RDC-Mines : « Les investissements étrangers sont-ils la cause des malheurs des Congolais? » (Tribune de François Ndjeka)

Kinshasa, 13 janvier 2021, Dans une tribune rédigée par François Ndjeka, ce philosophe s’interroge sur la responsabilité des Congolais dans le secteur minier. A tel point que ces derniers se sont adonnés à incriminer les investisseurs sans fondement et surtout sous l’effet de la manipulation.

Ci-dessous la tribune de François Ndjeka.

*Mines : « Les investissements étrangers sont-ils la cause des malheurs des congolais?*
Lorsqu’on lit les réactions des Congolais dans les réseaux sociaux par rapport aux difficultés de développement de leur pays et du mal-être qui les mine, l’on s’aperçoit que ceux-ci se réfugient très vite dans un catastrophisme qui renvoie les causes de leurs souffrances et malheurs dans cet investisseur étranger qui est venu au Congo leur voler les ressources de leur sous-sol scandaleusement riche.

Mais y-a-t-il un seul Congolais qui s’est un jour demandé ce qu’il a fait pour mériter toutes ces richesses enfuies dans leur sous-sol ?
En effet, toutes ces ressources qui font de la RDC un scandale géologique et hydrographique sont un don de la nature. Les Congolais n’ont rien fait pour mériter cela.

Le premier devoir qui nous attendait par rapport à ces ressources, c’était de les extraire de la terre, y apporter de la valeur ajoutée afin de les mettre à la disposition de la population pour le bonheur du plus grand nombre.

Mais, qu’avons-nous fait ? En dehors des entreprises héritées de la colonisation et que nous avons managées avec plus ou moins de bonheur, quels autres projets miniers ont été conçus, conduits et aboutis par les Congolais eux-mêmes ? Il peut y en avoir mais quel a été leur impact sur la vie de leurs compatriotes ?

Et puis est arrivé le CODE MINIER en 2002 qui est venu libéraliser le secteur, en permettant à chaque Congolais de devenir propriétaire d’un carré minier ou d’une concession minière.
Et les Congolais ont acquis effectivement des concessions minières, conformément à la loi.

De tous les acquéreurs congolais des concessions minières, combien ont commencé, ne fût-ce qu’un soupçon d’une exploration en vue de la certification des réserves ?
La plupart d’entre eux se sont précipités dans les bureaux des investisseurs étrangers pour aller vendre leurs concessions. Car ils étaient incapables de faire face à toutes les exigences financières de la loi minière, notamment en ce qui concerne les contraintes de payement au Cadastre minier pour le compte du Trésor des droits superficiaires et autres taxes et redevances.

Et si les investisseurs étrangers qui possèdent des capitaux négocient avec les Congolais détenteurs des titres miniers et les achètent pour les mettre en valeur à leurs profits, où est leur faute ? Où est le vol ? Où est la tricherie dont parlent les Congolais ?

Connaissez-vous par exemple les coûts d’une exploration géo physique qui nécessite des moyens aériens et terrestres avec un équipement sophistiqué ? Exploration qui doit être menée par une entreprise qui possède une expertise avérée dans le domaine ?

Je pense que les réseaux sociaux qui sont devenus aujourd’hui des tribunaux populaires où même ceux qui n’ont aucune connaissance, ni expertise des choses dont ils parlent, doivent demander à leurs juges qui sont assis devant leurs ordinateurs et téléphones androïds de s’informer préalablement de toutes les arcanes d’une exploitation minière avant de rendre leurs jugements !

Moi qui écris cet article, je ne suis ni géologue, ni mandataire en mines. Mais j’ai eu l’occasion d’aller en brousse à Kolwezi, où j’ai pu assister à tous les travaux titanesques d’une exploration réalisée par une firme sud-africaine pour le compte de l’investisseur Iisraélien DAN GERTLER dans une concession minière qu’il venait s’acheter. Ces travaux d’exploration devaient lui permettre, in fine, de certifier les réserves dans la concession achetée.

Je voudrais poser ici une question aux juges des réseaux sociaux :  » À quel prix un acquéreur d’une concession minière doit-il vendre celle-ci après avoir payé les pas-de-porte, toutes les taxes et redevances au Cadastre minier et à d’autres services, ainsi que toutes les charges liées à l’exploration et à la réalisation d’une étude de faisabilité ?  »

Peut-on, en toute honnêteté, reprocher à un opérateur minier de revendre sa concession minière valorisée et dérisquée à un prix plus élevé que le prix d’achat, c’est-à-dire à un prix exorbitant ?

C’est là que je n’arrive pas à comprendre le procès que certains Congolais font aux investisseurs étrangers qui achètent nos concessions minières à prix convenu, si vil soit-il, et qui les revendent aux tiers à un prix plus onéreux !

Que les politiciens fassent ce qu’ils savent faire : la politique !
Que les hommes d’affaires fassent les affaires ! Et cela, conformément aux lois du pays !
Quant à la chanson qui nous casse les tympans » le Congo est un pays riche « , il est plus que temps de changer l’air et la chanson.
À ce jour, personne n’a fait certifier toutes les réserves minières du pays. Tout n’est que potentialités et on n’est pas riche tant qu’on a que des potentialités. Car on ne construit pas un pays avec des potentialités.
Il nous revient à nous Congolais de tout mettre en œuvre pour arriver à apporter de la valeur ajoutée à ces ressources minières en les sortant de la terre pour offrir à notre peuple un maintenant épanouissant et un futur radieux.

Tant que nous ne l’aurons pas fait, nous devons rester humbles et cesser les récriminations envers les investisseurs étrangers. Eux, au moins, font quelque chose, ne fût-ce que par les emplois qu’ils créent et offrent à nos compatriotes congolais !

Et ces incriminations ont trouvé un bouc-émissaire dans la bouche de toutes les ambassades, les politiques véreux et médias qui ont pollué l’opinion : Dan Gertler.

Pourquoi choisissent-ils de s’en prendre au seul « juif » qui a investi dans les mines? Pourquoi un tel acharnement que sur lui ?
Y aurait t il des pensées antisemites autour?

Qu’ils nous présentent d’autres investisseurs qui ont fait bien plus et mieux qui sont en RDC grâce à eux.

Décourager ceux qui restent au Congo est une technique d’isolement de notre pays pour être plus à leur merci.

Nous avons compris.
(François Ndjeka)

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