Kinshasa, 8 mai 2021- Le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi,Président en exercice de l’Unité Africaine a effectué une visite de travail ce samedi au Soudan où il s’est entretenu avec son homologue, le Président du Conseil de Transition, Abdel Fattah Abdelrahmane Al-Burhan.
Dans un entretien en tête-à-tête, le Chef de l’État, en sa qualité de Président de l’UA et son homologue Soudanais ont abordé plusieurs questions continentales parmi lesquelles, celle du Barrage de la Renaissance Éthiopienne.
En effet, l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan avaient, sous l’égide du président Félix Tshisekedi, président en exercice de l’Union Africaine conclu dans l’impasse leurs négociations autour du méga-barrage Éthiopien sur le Nil bleu.
La construction de ce barrage dénommé « Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne » (GERD) devrait causer la diminution du débit du fleuve Nil avec comme conséquences, la désertification des zones alimentées par le Nil.
Ainsi donc, cette réunion visait à poursuivre les pourparlers tripartites entre les parties en présence dans l’objectif de prévenir l’escalade de tension.
Le projet de construction de ce barrage hydroélectrique présenté comme vital par l’Éthiopie est perçu comme une menace par le Caire et Khartoum.
L’Éthiopie affirme quant à elle que, l’énergie hydroélectrique produite par le barrage sera vitale pour répondre aux besoins en énergie de ses 110 millions d’habitants.
L’Égypte, qui dépend du Nil pour environ 97 % de son irrigation et son eau potable, considère le barrage Éthiopien comme une menace pour son approvisionnement en eau, rapporte nos confrères de France 24.
De son côté, le Soudan craint que ses propres barrages ne soient endommagés si l’Éthiopie procède au remplissage complet du GERD et estime qu’en construisant ce barrage, l’Éthiopie menace les peuples du bassin du Nil et le Soudan directement.
« L’Éthiopie menace les peuples du bassin du Nil, et le Soudan directement », avait déclaré devant la presse Mariam Al Mansoura Elsadig Almahdi, ministre soudanaise des Affaires étrangères, à l’issue de la réunion avant d’ajouter « Nous espérons que le jugement du président Tshisekedi puisse mettre fin à (…) ces négociations interminables et insuffisantes où la partie éthiopienne met tout le monde devant le fait accompli, d’une façon qui viole clairement le droit international et les principes de bon voisinage ».
C’est dans ce cadre que Félix Tshisekedi avait pris l’initiative de convoquer une réunion ministérielle à Kinshasa du 4 au 6 avril 2021 entre les trois pays enfin de trouver une solution palliative.
Après Khartoum, Félix Tshisekedi s’est envolé pour le Caire en Egypte.
Ketate NDEO