Kinshasa, 7 août 2021 – Le Coordonnateur Urbain de la Commission nationale de Droits de l’Homme (CNDH) a noté de graves violations des droits de l’homme dans l’exécution de l’arrêté urbain portant mesures de prévention contre la Covid-19.
La CNDH qui salue l’arrêté pris par le Maire de Kananga portant différentes mesures barrières de lutte contre la Covid-19, dont le port obligatoire des masques, condamne des actes de violations des droits de l’homme dans l’exécution dudit arrêté.
Pour Maître Louis Mukena, ces mesures barrières bien que limitant certaines libertés des individus, ne sont pas en violation des droits de l’homme car la Constitution en prévoit le cas et des circonstances dans lesquelles elles peuvent être restreintes pour préserver l’intérêt public.
Le Chef d’antenne Urbain de la CNDH souligne cependant que cette restriction doit se faire dans le respect de la loi, de l’ordre public, de bonnes mœurs et des droits de l’homme.
Par ailleurs, ajoute la CNDH, le constat fait dans la mise en exécution de ces mesures est déplorable et dépourvu de tout sens d’humanisme par le fait que ceux censés faire respecter ces mesures deviennent auteurs des troubles à l’ordre public et les droits de l’homme par tracasserie, brutalité, confiscation, extorsion surtout à l’encontre des motocyclistes allant jusqu’à causer des accidents de circulation.
Les autorités policières interpellées
Le Coordonnateur Urbain de cette institution des droits de l’homme interpelle les autorités policières de rappeler leurs brebis galeuses à l’ordre car, souligne-t-il, c’est à la police que revient le devoir de promouvoir et de protéger les droits de l’homme.
« L’idéal pour ces éléments de la PNC serait de traiter la population avec humanisme et dignité. Et pour le cas des motocyclistes, d’ériger des barrières post-contrôle cache-nez où ils devront se conformer avec le port de masque et le nombre des personnes à transporter », martèle Maître Louis Mukena.
La CNDH appelle également à l’aide de la population indigente, notamment les enfants non accompagnés, les personnes de troisième âge et les personnes vivant avec handicap n’ayant pas le moyen de se procurer le cache-nez et le savon pour le lavage des mains.
Elle invite enfin la population à prendre conscience de la maladie en respectant cette restriction qui est légale de certaines de ses libertés, et de dénoncer à son bureau toute violation découlant de l’exécution de l’arrêté du Maire de Kananga. Ce, pour que des poursuites judiciaires soient engagées à l’encontre de son auteur.
David Saveur MIKOBI