Kinshasa, 23 octobre 2021 : Plusieurs semaines depuis le lancement de la rentrée scolaire en République démocratique du Congo, rien de concret sur terrain. Les enseignants des écoles publiques, en l’occurrence ceux des écoles conventionnées catholiques poursuivent leur mouvement de grève. Abandonnés à leur triste sort, les élèves prennent d’assaut la rue à Kinshasa comme en provinces.
Alors que le gouvernement de la République, à travers le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Primaire (EPST) insiste sur la manipulation politicienne contre la gratuité de l’enseignement, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) par contre pense que ce mouvement de grève ne signifie pas le refus de la gratuité par les écoles du réseau catholique ; mais plutôt, une manière de protester contre le sous financement de l’éducation qui ne permet pas aux enseignants de toucher un salaire significatif.
“Pour la CENCO, la gratuité est donc irréversible et non négociable, mais cela n’est possible que si les réformes nécessaires se mettent en place et les moyens financiers conséquents les accompagnent. Il est hors de question que la gratuité de l’enseignement de base repose sur l’exploitation des enseignants, il est urgent que le gouvernement se penche sur toutes les questions des fonds soulevées”, peut-on lire dans déclaration de la CENCO rendu publique vendredi 22 octobre.
Pour Donatien Nshole qui lisait cette déclaration, il faut innover le système éducatif congolais : “N’est-il pas temps pour le gouvernement d’abandonner les approches qui n’apportent aucune solution et que tout le monde reconnaît comme peu constructifs dans la gestion de la crise actuelle. il s’agit par exemple de la banalisation du déclin que connaît actuellement notre système éducatif, notamment dans les conditions d’apprentissage dans les infrastructures, manuel, méthode d’enseignement et d’évaluation et dans la qualité de la formation dispensée”.
Par ailleurs, la CENCO demande de ne pas politiser le mouvement de grève actuel qui ne découle que du sous financement de l’éducation, du manque de redevabilité des dirigeants, tout en réitérant que cette grève n’est pas ‘le refus de la gratuité par les écoles du réseau catholique.
Elle déplore notamment les intimidations et les menaces des enseignants qui ne réclament que leurs droits conférés par l’accord de Bibwa à défaut l’accord Mbudi.
Makambo B.