Kinshasa, 21 décembre 2021- Le porte-parole de la Police Nationale Congolaise a rejeté, au cours d’un briefing organisé lundi 20 décembre par le ministre de la communication Patrick Muyaya sur notamment les bavures policières enregistrées au cours de ce mois, sa responsabilité sur l’arrestation du gouverneur honoraire du Kongo central, Atou Matubuana.
A en croire le colonel Muanamputu, cette procédure humiliante qu’il condamne en même temps, a été orchestrée par des réfractaires se trouvant au niveau de la justice et qui créent la confusion avec la police.
“Vous devez enlever ça de la tête que la police congolaise a appréhendé le gouverneur du Kongo-central. (…) Il y a une partie de ceux qu’on appelle de réfractaires qui ont refusé de venir à la police, ils sont restés au niveau de la justice. Et ce sont ceux-là qui sont allés arrêter le gouverneur. Ce ne sont pas des policiers”, a expliqué le colonel Muanamputu.
Il a fait savoir que dans le cadre de la réforme de la police judiciaire de parquet, il avait été demandé à ces éléments d’intégrer la police, mais une partie a refusé de se soumettre et à préféré rester toujours à la justice.
“Parmi eux, il y a ceux que le Président de la République a nommé en grade et ont refusé d’intégrer la police. Il préfère rester là-bas pour qu’on dise qu’il y a confusion que c’est la police nationale. Ce n’est pas nous, ce sont les réfractaires qui sont restés là-bas qui sont en civil et qui veulent se comporter comme des policiers. La brutalité que vous avez vu là, ce n’est pas nous. C’est eux”, a-t-il insisté.
Il sied d’indiquer que le gouverneur honoraire du Kongo Central a été humilié lors de son arrestation samedi 18 décembre, depuis sa résidence à Kinshasa. Il a été conduit manu militari, menotté, à pieds sur une longue distance avant de l’embarquer jusqu’au parquet de la Cour de cassation sur une moto.
Des vidéos de son interpellation balancées dans les réseaux sociaux ont suscité une salve d’indignation jusqu’à obtenir sa libération.
Atou Matubuana est poursuivi par la justice pour présumé détournement de plusieurs millions de dollars, retracés à travers les conclusions d’un rapport de l’inspection générale des finances. Deux de ses collaborateurs sont depuis le mois d’octobre entre les mains de la justice dans le cadre de cette même affaire.
Cédric BEYA