Kinshasa, 13 avril 2022- Dans une correspondance adressée ce mercredi, au Premier Ministre Sama Lukonde en mission d’évaluation de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri, 37 ONG de la société civile recommandent l’adoption d’une loi portant modalités pratiques d’application de cette disposition constitutionnelle tel que prévue en son article 85 aliéna 3.
Cette exigence a notamment pour but de mettre fin à la répression mais surtout au respect des droits de l’homme. Selon ces ONG, l’état de siège qui n’a toujours pas apporter le résultat escompté en matière de sécurité s’illustre malheureusement en une autre barrière contre la quiétude de la population par l’autorité établi.
“Alors que les autorités militaires avaient pourtant assuré qu’elles respecteraient les droits de l’homme et le droit international humanitaire, nos organisations ont documenté l’arrestation de dizaines d’activistes, de journalistes, de membres de l’opposition et même de parlementaires qui ont exprimé leur opinion de manière pacifique sur la situation en cours et l’état de siège. Au moins un activiste a été tué par les forces de sécurité lors d’une manifestation”, écrivent-ils.
Par ailleurs ces 36 ong recommandent la libération de toute personne arrêtée ou condamnée pour avoir critiquer l’état de siège ; des sanctions contre tout membre de l’armée ou de la police qui s’est distingué dans les actes d’atteintes aux droits humains y compris tuerie, torture, etc.
Aussi, d’interpeller les autorités militaires sur le droit de la population à s’exprimer librement durant cette période et éviter de recourir à la force, sauf si cela est nécessaire et de manière proportionnée en réponse à des incidents précis ; de garantir aux organisations de la société civile qu’elles ne seront pas considérées
comme des forces négatives ; et enfin de rendre une visite de soutien aux personnes détenues pour avoir exprimé leur point de vue sur l’état de siège.
Cédric BEYA