Kinshasa, 08 juillet 2022 : Aussitôt rentré à Kinshasa en provenance de l’Angola où il a pris part aux séances préparatoires de la rencontre de trois chefs d’États de la RDC, du Rwanda et de l’Angola, le le Vice-Premier Ministre, ministre des Affaires Étrangères, Christophe Lutundula a souligné que la version anglaise du communiqué posté sur les réseaux sociaux ne cadre pas fidèlement avec les résolutions prises à l’issue de ce mini-sommet du 6 juillet.
“[…] J’ai observé aujourd’hui qu’il y a des documents qui sont distribués en anglais en particulier, et qui sont, si vous voulez, un peu falsifié en tout cas, qui ne reprennent pas des ponts d’accords parce que chaque partie avait certainement sa présentation”, a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : “Il y a eu un problème de temps, lorsque vous êtes dans de telles négociations, ce qu’on fait, c’est qu’à l’issue des négociations, on adopte soit le rapport, soit en espèce la feuille de route ou le communiqué conjoint et chefs de délégations paraphent et signent. Mais hier, cela n’a pas pu être possible. Nous avons travaillé de la nuit d’avant hier jusqu’à 4 heures du matin et nous avons achopé sur deux points. La question du retour des réfugiés et la question du discours de haine […] Alors au moment où on doit aller chez les chefs d’États, les experts qui ont repris le travail le matin, n’ont pas pu nous joindre nous les ministres et on est parti seulement avec le texte à soumettre aux chefs d’États qui ont trouvé d’ailleurs des libellés sur ces deux points”.
Placé à la tête de la délégation d’experts sur le sol angolais, a rassuré que la RDC n’a pas eu sa langue en poche pour exprimer sa désapprobation sur les exactions qui se déroulent dans l’Est du pays, dont le Rwanda est pointé du doigt.
Ainsi, Christophe Lutundula a indiqué que ces assises ont débouché à l’élaboration d’une feuille de route qui poursuit plusieurs objectifs assortis des actions et activités, un délai accordé aux acteurs pour exécuter ces activités.
Parmi ces objectifs :
Primo, il est question de réchauffer les relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda ;
Secundo, l’instauration d’un climat de confiance entre les Etats de la région et la création de conditions optimales du dialogue et concertation politique pour résoudre la crise actuelle dans l’Est de la RDC.
Et comme actions et activités à entreprendre pour ces objectifs, les deux parties se sont convenues à :
– la cessation immédiate des hostilités et le retrait immédiat du M23 de positions occupées conformément au communiqué final de Nairobi ;
– vaincre les FDLR qui sont à l’origine de tensions entre la RDC et le Rwanda. Ces FDLR jouent un rôle important dans cette crise ;
– créer les conditions nécessaires pour le retour des réfugiés ;
– réactiver l’équipe conjointe de renseignements Rwanda-RDC et fixer les modalités pratiques de lutte contre les FDLR, en coordination avec la présidence de la CIGRL et le processus de Nairobi ;
– convoquer la commission conjointe qui se réunit alternativement ;
Tertio, la prévention de violations territoriales et la garantie du respect des engagements pris par les États de la CIRGL.
Et comme actions à poser, il faut :
– la cessation immédiate des hostilités ;
– la présidence en exercice de la CIRGL.
Quarto, la vérification des accusations réciproques de la RDC et du Rwanda.
Comme actions, il faut créer un mécanisme de vérification ad hoc différent des autres mécanismes qui sera dirigé par un officier de la République d’Angola.
Rappelons que cette tripartite sous les auspices de l’Angola, a permis aux deux parties de trouver une solution pour décanter cette crise et tension entre la RDC et le Rwanda.
Au sortir de cette tripartite, le Président de la RDC Félix Antoine Tshisekedi a signifié qu’il y a eu de part et d’autre l’intention manifeste d’avancer et de mettre fin à cette crise. Il s’agit de rétablir la confiance entre les deux pays et les deux peuples. Une confiance qui a été rompue, alors que tout allait bien dans la voie de la normalisation entre les deux pays.
La rédaction