Kinshasa, 27 août 2022,- Le Vice-premier ministre, Ministre de l’intérieur et sécurité, Daniel Aselo Okito conduit une délégation gouvernementale dans la province de Mai-Ndombe, afin d’étudier voies et moyens pour mettre fin aux conflits entre communautés, à la base des tueries, pillages et autres dans cette partie du pays.
Avec à leurs côtés la gouverneure Rita Bola, les membres du gouvernement dont Daniel Aselo de l’Intérieur, Rose Mutombo Kiese de la Justice, Fabrice Puela des Droits humains et Modeste Mutinga des affaires sociales ont déjà reçu les autorités coutumières, les autorités religieuses, les membres de la société civile et forces vives et les organisations féminines locales, les organisations des jeunes…
En gros, la population exige outre le rétablissement de l’autorité de l’État, la nomination immédiate des nouvelles autorités locales et le désarmement des non originaires armés. Elle a également demandé la prise en charge des sinistrés pour les cas d’incendie des maisons, des blessés et le retour des déplacés avant la rentrée scolaire.
“La délégation a voulu savoir tout simplement ce qui s’est passé durant toute cette période. A notre niveau nous avions prévu quatre points : Genèse de l’événement, la situation sécuritaire, la méfiance de la population à l’égard des autorités locales . La population a voulu qu’au départ des autorités, qu’elles arrivent à mettre en place des dispositions pouvant sécuriser la population de Kwamouth afin de regagner son lieu habituel et de préparer la rentrée scolaire qui s’annonce…notre recommandation en tant que représentant de la population, cette dernière n’a plus confiance aux autorités, qu’on puisse changer l’équipe dirigeante du territoire. Prendre en charge les personnes qui n’ont plus de maisons, dont les maisons ont été incendiées, mettre en place une sécurité pouvant rassurer la population qu’il y a du calme dans le territoire. On a aussi insisté que la force qui est sur place à Kwamouth doit se dépêcher vers la forêt pour désarmer les milices qui sont là”, a affirmé Martin Suta, vice-président de la société civile de Kwamouth.
Signalons que le bilan de ce conflit entre Téké et Yaka, qui a duré près de deux mois, fait état d’au moins 28 morts, plusieurs blessés et au moins 244 maisons incendiées.
Un rapport rendu public par l’administrateur du territoire de Bolobo, fait état de plus de 5000 déplacés qui ont été accueillis dans ce territoire voisin, et qui vivent dans des écoles, églises et hôpitaux.
Yaka et Téké se disputent les redevances coutumières, dont la quantité de tribut à verser aux autorités locales Teke par les non originaires Yaka.
De leurs côtés, les Yaka accusent les Teke de leur imposer le renouvellement, après 5 ans, des contrats de vente des espaces forestiers déjà acquis auprès des autorités locales.
Par contre, les Téké accusent les Yaka d’avoir installé des chefs coutumiers en remplacement des autochtones Teke dans certains villages, en recourant aux armes.
La présence des membres du gouvernement de la République est l’ultime occasion pour parvenir à la paix entre ses deux peuples qui cohabitent ensemble depuis plusieurs décennies.
Makambo Bernetel