Kinshasa, 19 octobre 2022- L’ultimatum des étudiants exigeant aux professeurs la reprise dans les 48 heures, à dater de mardi 17 octobre, tend à son expiration sans réaction palpable du côté de grévistes.
Une situation préoccupante au regard du ton utilisé par la représentation des étudiants congolais dans une correspondance adressée aux professeurs. En effet, dans sa lettre relative à la situation de la grève sèche décrétée par des professeurs sur toute l’étendue du pays, cette structure dit avoir noté des avancées positives dans les discussions gouvernement-banc syndical des professeurs.
Ce faisant, elle appelle les professeurs à reprendre les activités au risque qu’elle se prenne en charge, prennant pour responsable de la suite, les professeurs.
“Messieurs les professeurs, si vos propres propos donnent l’assurance de la bonne volonté du gouvernement de la République, pourquoi vous ne convoquez pas une assemblée générale afin de suspendre la grève? Est-ce un sabotage aux actions du gouvernement central ? ou encore vous avez décidé librement de sacrifier l’avenir de la jeunesse estudiantine ? Êtes-vous vraiment fiers de bénéficier des primes sur les frais payés par les étudiants que vous n’enseignez même pas? Si les parents ont fait leur part en payant les frais, pourquoi ne devriez-vous pas faire la vôtre ?“ s’interroge-t-elle.
Et d’ajouter : “La Représentation des Étudiants du Congo note vos propos sur les avancées positives des discussions sur la grève avec le gouvernement et sa volonté exprimée d’honorer ses engagements. A notre niveau des représentants des étudiants, nous essayons de calmer les étudiants qui du reste, constatent que c’est vous qui bloquez la machine de reprise des activités académiques et présentent leur ras-le-bol. Mais si dans les 48 heures qui suivent, rien n’est pris comme mesure de suspension de la grève, les étudiants seront dans le droit de se prendre en charge et vont vous tenir responsables de tous les dégâts qui surgiront”.
L’Assemblée nationale et la situation de l’ESU
A l’heure où les étudiants semblent mettre la pression aux professeurs pour la reprise des activités académiques, à l’Assemblée nationale, le regard est tourné ailleurs.
Aucune motion contre le gouvernement à travers le ministère de tutelle. Un silence des représentants du peuple qui inquiète au regard de l’importance du sujet quant à l’avenir du pays.
Manassé DIBWA