Kinshasa, 05 janvier 2023 : La Coordination provinciale de la Société civile du Congo (SOCICO) a exprimé ses inquiétudes sur la démission anticipée de l’archevêque de Kananga Mgr Marcel Madila.
Dans une déclaration à la presse faute mercredi 04 janvier 2023, le Président provincial de la SOCICO dit avoir appris des sources dignes de foi que l’archevêque de Kananga a été contraint à la démission à la suite des manquements graves qui lui ont été reprochés dans l’exercice de ses fonctions épiscopales.
Edel Martin Kabutakapua ne digère pas la publication du communiqué de la CENCO sur les réseaux sociaux qui a suscité diverses réactions tant auprès du clergé que des fidèles locaux et d’autres personnes intéressées. Attitude qui n’honore ni la victime, ni l’église catholique, mais dénigrant et humiliant pour l’archidiocèse de Kananga.
Pour cet acteur de la société civile, au-delà des manquements dont l’ancien métropolitain de la province ecclésiastique du Kasaï se serait rendu coupable, il ne pouvait être poussée à la démission dans une telle précipitation.
“La SOCICO au Kasaï se demande pourquoi cette procédure expéditive qui a vu la hiérarchie de l’église catholique anticiper la fin de son mandat (dont il ne resterait officiellement que 7 ans) à quatre jours de la fête de Noël, sans lui laisser le temps de célébrer ces fêtes dans la quiétude avec les fidèles du diocèse”, fait savoir Edel Martin Kabutakapua.
Il ajoute que cette manière dont le dossier du désormais évêque émérite a été traité inquiète dans la mesure où elle porte atteinte à l’honorabilité et à la crédibilité de l’église locale au Congo.
La société civile du Congo s’oppose cependant à cette manière d’agir qui conduit à livrer en pâture sur les réseaux sociaux de hauts dignitaires de l’église, alors que celle-ci pourrait recourir à d’autres méthodes plus respectueuses de sa morale évangélique et de la dignité des hommes.
Toutefois, la SOCICO s’interroge également sur son remplacement par un missionnaire fraîchement devenu Évêque d’un autre diocèse comme administrateur apostolique, au lieu de quelqu’un issu du clergé et élu par ses pairs comme cela a été observé dans l’histoire de l’archidiocèse de Kananga.
“La nomination d’un missionnaire scheutiste dans un diocèse métropolitain où le christianisme a vu historiquement jour et qui existe depuis plus de cent trente ans voudrait-elle dire que ledit diocèse n’a pas formé de prêtres compétents ?”, s’interroge-t-il.
David Saveur MIKOBI