Goma, 09 janvier 2022- L’année 2022 débute quelques jours seulement après le lancement des opérations conjointes FARDC-UPDF, contre des ADF, soit le 30 novembre 2021. En 2022, au moins 1.700 militaires ougandais étaient déjà déployés au Nord-Kivu et en Ituri, pour traquer, ensemble avec les FARDC, les groupes armés en RDC, plus particulièrement les ADF.
En dépit de la poursuite de la mission de travail du coordonnateur des opérations conjointes FARDC-UPDF, le général major Camille Bombele, dans la region, des ADF ont intensifié des attaques contre des civils.
Un bilan mitigé pour le premier trimestre 2022
Les massacres des civils se sont poursuivis à Beni (Nord-Kivu) et en Ituri, malgré des opérations militaires contre les groupes armés dont les rebelles ADF, dans la région. En seulement 3 mois et demi qui correspondent au début de la mutualisation des forces entre les armées Congolaise (FARDC) et Ougandaise (UPDF), le député Jean-Baptiste Kasekwa, comptabilisait 383 civils tués, soit une moyenne de 4 personnes abattues par jour.
Avec ce tableau sombre en terme de protection des civils, plusieurs organisations et des députés ont appelé à la fin des opérations de mutualisation des forces. La même situation s’est poursuivie jusqu’au deuxième semestre de l’année.
Éloges et soutiens aux opérations en dépit de l’échec sur terrain
En février 2022, les quatre Chefs d’État, dont Félix Antoine Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo, Yoweri Kaguta Museveni, Président de la République de l’Ouganda, Faure Essozimna Gnassingbe, Président de la République Togolaise et Denis Sassou Nguesso du Congo Brazza, saluaient les opérations conjointes FARDC-UPDF, au cours d’un sommet tenu à Oyo au Congo-Brazzaville. Dans ce sommet, Paul Kagame, était le plus grand absent.
Les autorités ont tenté de trouver solution en dépit des attaques croissantes sur terrain des ADF. C’est dans cette optique que le Chef d’état-major général de l’armée ougandaise UPDF, le général Wilson Mbandi, arrivait dans la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri.
Selon les sources militaires congolaises, le numéro 1 de l’armée ougandaise UPDF s’était rendu dans cette province pour un cadre d’échange avec son homologue congolais des FARDC, Célestin Mbala Musense ; aussi avec le secteur opérationnel Sokola 1 et le commandant des forces conjointes FARDC et UPDF, le général-major Camille Bombele. Les discussions tournaient autour des opérations menées contre les rebelles ADF, dans les provinces du Nord-Kivu et Ituri.
Fin du premier délai des opérations et prolongation
En mai 2022, les Opérations conjointes FARDC-UPDF, totalisaient six mois, après des rumeurs sur la probable relève des troupes Ougandaises, lesdites opérations sont prolongées le 2 juin 2022. La signature de prolongation de ces opérations se déroulait le mercredi 01 juin, en Ouganda.
Après plus de 6 mois d’opérations avec un bilan mitigé. Selon les chiffres collectés par les assistants du député Jean-Baptiste Kasekwa, au moins 160 civils ont été tués et 29 autres enlevés au cours de 17 attaques à l’actif des Forces démocratiques alliés (ADF), rien que pour le mois de juin. Des chiffres aussi confirmés par le Groupe d’études sur le Congo (GEC).
Suite à ce bilan, plusieurs habitants de la ville de Goma descendaient dans la rue mercredi 15 juin. C’était pour manifester leur soutien indéfectible aux Forces armées de la République démocratique du Congo engagés dans les opérations de traque contre les rebelles du M23 et les rebelles terroristes ADF qui écument la province du Nord-Kivu et celle de l’Ituri.
Au cours de cette marche, ces habitants exigeaient aussi la fin des opérations FARDC-UPDF. Après cela, les forces conjointes clôturaient des travaux d’évaluation de la 3e phase à Fort Portal, en août. Après évaluation la quatrième phase fût lancée.
Le mois de septembre est dominé par l’annonce de la nouvelle force régionale pour traquer des ADF et M23, qui venaient de refaire surface. Entre-temps, les opérations conjointes FARDC-UPDF ont été de nouveau prolongées de 2 mois. Cela, en depit des résultats jugés négatifs sur terrain.
Dernier trimestre de l’année avec peu de succès
En octobre 2022, les FARDC-UPDF, annonçaient avoir neutralisé une dizaine de rebelles lors des opérations qui se poursuivaient au Nord-Kivu et Ituri. Outre des morts et des combattants capturés, plusieurs matériels des ennemis ont été récupérés ce jour-là.
Après cette étape, les deux armées ont poursuivi des opérations aériennes de bombardement des positions des rebelles des ADF dans le secteur Rwenzori, en territoire de Beni. C’est d’ailleurs ces opérations aériennes qui ont abouti à la libération de plusieurs otages, sans compter des capturés ; une dizaine parmi des terroristes, dans le massif de Rwenzori et dans la vallée de Mughalika, mais aussi en Ituri, jusqu’à la fin de l’année.
Toujours, fin 2022, les ADF subissaient des pertes. En représailles aux frappes des forces coalisées, les ADF ont même étendu leur rayon d’action en Ouganda. C’est dans cette optique qu’en date du 13 décembre, ces derniers ont attaqué, Kyapa, un Village situé dans le district de Ntoroko en Ouganda.
Ce qu’il faut retenir de ces opérations
En dépit de la libération de plusieurs otages, les ADF ont aussi étendu les violences en territoire de Beni et Irumu. En novembre 2022, ces derniers ont attaqué pour la toute première fois, le village Kabasha, depuis 2014. Cette attaque s’enregistrait quelques jours après la toute première autre attaque à Maboya. En Ituri, plusieurs entités des territoires de Mambasa et Irumu, sur la RN4 et Rn44, ont été touchées par des attaques ennemis.
Plusieurs morts ont été enregistrés depuis janvier, dans plusieurs agglomérations de la chefferie de Watalinga, chefferie de Bashu. Des attaques et embuscades se sont tout de même multipliées sur l’axe routier Beni-Kasindi et Luna-Komanda. Un système de Convoi, inefficace voyait le jour quelques jours après. Cependant, des attaques n’ont pas cessé. En Ituri, par exemple, les assaillants ont attaqué plusieurs fois le convoi sécurisé, faisant des morts et des blessés sans compter des dégâts.
Roger KAKULIRAHI
