Résurgence du M23 : La RDC et le Rwanda ont-ils raté une guerre ? (Rétro 2022)

Gomz, 09 janvier 2023- Depuis novembre 2021, les rebelles du M23 ont été visibles dans plusieurs coins de la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Ce mouvement du 23 Mars, en grande partie disparu en 2013, a attaqué des positions militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) dans les villages de Chanzu et Runyonyi, situés juste à l’ouest des frontières Ougandaises et rwandaises, dans le territoire de Rutshuru.

Les Forces armées de la RDC ont confirmé la présence des rebelles sur le sol congolais. Un certain lundi 28 mars 2022, les rebelles du M23 ont multiplié des attaques contre les positions de l’armée autour de Runyonyi. Alors que les combats se poursuivaient, 8 casques bleus sont morts mardi 29 mars 2022 dans le crash d’un hélicoptère des Nations-Unies, en mission de reconnaissance dans la zone.

Les FARDC et les rebelles se sont entre-accusés. Les forces loyalistes avaient chargé les rebelles d’avoir tiré sur cet hélicoptère de la Monusco, une position réfutée par le mouvement rebelle. La République Démocratique du Congo a multiplié des investigations pour comprendre la résurgence du M23.

Au même mois de mars, les rebelles du M23 s’étaient emparés des parties importantes du territoire de Rutshuru, à la frontière de l’Ouganda et du Rwanda. En juin, les éléments de la rébellion ont envahi la cité frontalière de Bunagana, forçant les soldats congolais à quitter la zone. Plus de 45 milles habitants étaient obligés de se déplacer vers les zones supposées sécurisées.

Bunagana tombe entre les mains du M23, la route Goma-Ouganda coupée

Le pouvoir de Kinshasa a accusé ouvertement le Rwanda de soutenir militairement les rebelles du M23 pour déstabiliser la RDC. Le groupe d’experts du conseil de sécurité des Nations-Unies sur la RDC avait également accusé le Rwanda de soutenir le M23. À l’époque, il existait de nombreuses preuves suggérant que les factions du M23 sont soutenues par le Rwanda pour piller les ressources minérales de la RDC.

Les rebelles ont d’abord commencé à contrôler les barrières de péage route et la frontière de Bunagana (considérée deuxième plus grande de la province du Nord-Kivu après celle de Kasindi, en territoire de Béni).

Plusieurs informations recoupées ont montré que les rebelles contrôlaient déjà des chaînes d’approvisionnement stratégiques, mais informelles partant des mines des Kivus. Les insurgés utilisaient les recettes du trafic d’or, de diamants et de coltan pour acheter des armes, recruter et contrôler des mines artisanaux et payer des fonctionnaires corrompus des douanes et des frontières congolaises, ainsi que des soldats et des policiers.

Vive tension entre Kinshasa et Kigali

Le mouvement du 23 est dominé par les Tutsis congolais selon plusieurs sources. La même source ajoute que le mouvement veut protéger les Tutsis contre les groupes militants hutus, notamment les forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) qui comptent parmi les forces, des éléments accusés du génocide de 1994 au Rwanda. Ce dernier considère les FDLR comme une menace contre leur pays.

Il y a des tensions entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda suite à la résurgence de la rébellion. Félix Tshisekedi a pris plusieurs décisions visant à résilier plusieurs contrats signés entre les deux pays. Les relations diplomatiques ont été rendues difficiles entre les deux pays, jusqu’à ce que Vincent Karega, ambassadeur du Rwanda en RDC avait été expulsé.

Malgré les appels de la communauté internationale, le Rwanda a continué à soutenir les rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru. Les rebelles du M23 ont de nouveau multiplié des attaques jusqu’à ce qu’ils se rapprochaient de la ville de Goma, au Nord-Kivu. La rivalité de longue date entre le Rwanda et la RDC et dans la région des grands lacs est un facteur clé de la crise actuelle.

Les Nations-Unies ont multiplié des rapports attestant que les rebelles du M23 sont soutenus par le Rwanda. Jusqu’à présent, les rebelles du M23 continuent à attaquer les villages du territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu.

Magloire TSONGO 

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