Kinshasa, 11 janvier 2023 : Après trois mois de travail, la commission spéciale dirigée par le professeur Luzolo Bambi vient de doter, mardi 10 janvier, à Kinshasa, la République Démocratique du Congo d’un projet de politique nationale de la justice transitionnelle.
Réalisé avec l’appui du Bureau Conjoint des Nations-unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), ce document trace 4 piliers importants, la politique holistique d’une justice transitionnelle en RD Congo, en l’occurrence « la recherche de la vérité, les poursuites judiciaires, la réparation et les garanties de non répétition ».
“C’est une rupture partant du constat que depuis plus de deux décennie des guerres avec des millions des morts soit 6 à 10 millions sans réponse de la part de l’Etat. La rupture c’est qu’aujourd’hui à la suite de la volonté politique exprimée par le chef de l’Etat de mettre en place une riposte de l’Etat contre ces crimes de masse à travers une politique nationale de justice transitionnelle”, a déclaré le professeur Luzolo Bambi, président de ladite commission spéciale.
Et d’ajouter : “Cette politique nationale de justice transitionnelle est axée sur quatre piliers : la recherche de la vérité, l’organisation des poursuites judiciaires, la réparation des victimes, les garanties de non répétition c’est-à-dire des mesures qui fassent que les guerres ne se répètent plus”.
Par ailleurs, il estime que la poursuite de ces crimes de masse doit intégrer aussi les crimes économiques.
Luzolo Bambi, au sujet des crimes économiques, salue les actions déjà amorcées par l’Inspection Générale des Finances (IGF).
C’est ainsi qu’il invite toutes les autres institutions chargées de lutte contre la corruption, dont la Cour des comptes, l’APLC et le pouvoir judiciaire à emboîter le pas de l’IGF.
“Il appartient maintenant au gouvernement d’évaluer toutes les stratégies contenues dans ce projet de politique nationale de justice transitionnelle pour matérialiser le pilier justice, notamment dans la recherche de la vérité en faisant une décentralisation des commissions vérité et réconciliation”, estime l’ancien ministre de la Justice.
Il poursuit en disant que : “ces structures des commissions vérité réconciliation vont permettre de mettre en face les victimes et les bourreaux, mêmes si la plupart des bourreaux se retrouvent dans les hautes fonctions nationales. L’idée étant que ceux qui ont vécu les atrocités vivent une forme de réparation, c’est-à-dire en écoutant les bourreaux, ils peuvent pardonner.”
Signalons que la commission spéciale qui a élaboré cette politique nationale de la Justice transitionnelle était composée des experts indépendants et les experts Gouvernementaux désignés par le Gouvernement avec l’appui du Bureau Conjoint des Nations Unies pour le Droit de l’homme.
MAKAMBO Bernetel