Kinshasa, 18 janvier 2023 : La République Démocratique du Congo (RDC) a commémoré mardi 17 janvier 2023, le 62eme triste anniversaire de la mort tragique du tout premier Ministre congolais, Patrice Emery Lumumba. Cette date a inspiré des milliers des congolais ainsi que des organisations citoyennes.
Dans la ville touristique de Goma, au Nord-Kivu, le mouvement « Rasta Ouran » appelle le peuple congolais à poursuivre le combat de deux héros congolais dont Patrice Emery Lumumba et Laurent Désiré Kabila. Selon Musavuli Kasereka, chargé de communication à l’antenne provinciale du Nord-Kivu, la seule alternative pour la lutte contre le terrorisme, les rebelles du M23 et l’obtention totale de l’indépendance est la “prise de conscience”.
Pour le mouvement Rasta Ouran, les congolais devraient s’inscrire dans la philosophie du tout premier premier Ministre Lumumba, avec la considération des racines de leurs ancêtres et non tomber dans la mondialisation occidentale.
“Nous avons perdu notre authenticité. Nous avons perdu notre personnalité à cause de cette mondialisation, de cette colonisation. C’est-à-dire, nous devons montrer à la face du monde que nous sommes très importants. Nous avons compris que nos leaders sont morts sans finir le combat et la suite devrait être le travail de notre génération. C’est en tout cas l’heure de concrétiser la prophétie. Donc, nous devons voir là où ils se sont arrêtés et poursuivre leurs combats. Comment les congolais pourront se libérer, il faut la prise de conscience. Et pour y parvenir, il faut un retour à l’authenticité, à l’originalité, à la naturalité”, a-t-il insisté.
Reconnaissant le combat de M’zee Laurent Désiré Kabila et Patrice Emery Lumumba, le Mouvement Rasta Ouran promet de continuer la prédication sur la prise de conscience à travers tout le pays. Aujourd’hui, l’antenne provinciale du Mouvement Rasta Ouran entreprend un centre d’arts qui regorge deux sortes de productions dont les objets d’arts plastiques et des objets traditionnels.
Naissance de Lumumba ?
Né le 2 juillet 1925, à Onalua (localité située dans l’actuelle province du Sankuru, dans le centre de la RDC), dans ce qui est alors le Congo belge, Patrice Emery Lumumba, de son vrai nom Elias Okit’Asombo, est issu d’une famille plutôt modeste. Doté de capacités intellectuelles au-dessus de la moyenne, il reçoit très tôt une éducation solide dans les écoles missionnaires chrétiennes. À l’époque, malheureusement, les autorités coloniales belges qui conduisent une politique d’exploitation et de prédation féroce, n’entendent pas développer le système éducatif local. Celui-ci ne dispense alors aux indigènes, c’est-à-dire aux autochtones, que des enseignements rudimentaires destinées à former des bataillons d’auxiliaires serviles et corvéables.
Assassinat d’un héros ?
Le 17 janvier 1961, Patrice Emery Lumumba, le populaire et charismatique premier ministre du Congo (RDC) nouvellement indépendant, est assassiné dans le Katanga, au sud-est du pays, avec deux de ses compagnons de lutte, Joseph Okito et Maurice Mpolo. Le corps du leader congolais et ceux de ses camarades d’infortune sont ensuite dissous dans l’acide. Plusieurs décennies plus tard, en 2016, une dent est saisie par la justice belge, dans les affaires d’un des officiers belges, Gérard Soete, chargé de faire disparaître toutes traces du héros de l’indépendance congolaise. C’est cette dent que la justice belge a remise, lundi 20 juin 2022, à la famille Lumumba, lors d’une cérémonie en deux temps au palais d’Egmont.
Magloire TSONGO