Kinshasa, 28 janvier 2023 – C’est cruel ! Les Léopards de moins de 23 ans sont disqualifiés des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de la spécialité par la CAF, instance première du football africain.
Le football congolais souffre. les douleurs de l’élimination, il y a une semaine, de l’équipe nationale congolaise de A’ à la 7ème édition du championnat d’Afrique des Nations (CHAN) Algérie 2023, n’ont pas pris fin, et voilà, une autre plaie vient de toucher l’âme du sport roi en RDC.
C’est pratiquement un coup dur pour le football congolais, au regard des efforts consentis par les espoirs congolais sur le terrain, pour arriver jusqu’à cette étape des éliminatoires. D’ailleurs face aux Algériens, les pauvres espoirs congolais ont failli laisser leur peau dans un cercueil volant (Air Kasaï) pour en arriver là.
Nous assistons à un rêve comique. La CAN U23 et les Jeux Olympiques, deux compétions chères auxquelles espéraient disputer dans les prochains jours ces pauvres enfants, sont pratiquement volés. Une autre génération crucifiée sur la croix.
La raison évoquée par la CAF et l’amende subie par la FECOFA
Le 24 avril 2019, suite à l’affaire Arsène Zola, la RDC avait été suspendue pour les éliminatoires de la CAN U23 de la même année pour celles de l’édition suivante ( la CAN 2023).
Selon la CAF, la FECOFA a violé les dispositions du Code disciplinaire et des statuts de la CAF. Ainsi, le patron du football africain a pris la décision de radier l’équipe nationale espoir congolaise de ces éliminatoires en se basant sur l’article 42 du règlement de la CAN U23. Et par la suite, à déterminer que l’erreur administrative de la CAF ne peut privilégier à aucune personne et ne peut pas décharger la Fecofa d’un cas de fraude.
Cette disqualification est donc suivie d’une sommation d’une amende de 50.000 dollars.
La FECOFA le savait. Mais pourquoi s’est-elle engagée ?
La Fédération Congolaise de Football Association, elle, savait depuis qu’engager la sélection ne servirait à rien si ce n’est exposer la RDC aux sanctions et amendes énormes. Dans une correspondance référencée N° FBA/SEGAL / 008 / 2019, le feu Inyangi Bokinda reconnaissant la bourde de la FECOFA écrivait noir sur blanc “le Jury disciplinaire vient de rendre un verdict à la participation des Léopards U23 aux éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations U23 Total Énergie 2019, et une suspension à la prochaine édition de cette compétition.”
Si tel est le cas, pourquoi envoyer les jeunes au peril de leur vie? La FECOFA a-t-elle voulu créer une occasion pour soutirer l’argent au gouvernement ? Peut-on dire que cette institution mère du football congolais avait perdu cette notification après la suspension de sa sélection des U23 en 2019?
Des inquiétudes et questionnements qui démontrent aujourd’hui la légèreté de la gestion du football de tout un pays par cette fédération. Dans de telles erreurs, des coups de fouets doivent aussi être donnés à la tête des personnes qui ne savent pas bien jouer leur rôle.
Les équipes nationales congolaises complètement dans le dérapage
En 2019, une génération montante des Léopards U23 a été sacrifiée suite à l’erreur d’inattention de la Fecofa. 4 ans plus tard, une autre génération remplie des talents, qui ont d’ailleurs excellé dans la plupart d’entre eux au CHAN Algérie 2023, vient encore d’être immolée pour un repas où ils ne sont même pas conviés.
Les Léopards U20, eux aussi éliminés aux éliminatoires qualificatives de la CAN de la spécialité d’une manière honteuse. Entre-temps, les U17 avaient déclaré forfaits pour le tournoi de l’UNIFFAC, seul moyen capable de qualifier les nations de l’Afrique centrale à la phase finale de la CAN U17. Cause, mauvais casting lors de la sélection de ses cadets.
Tous ces maux retombent sur la prestation honteuse de la sélection première congolaise, bon dernier avec 0 points en deux matchs dans un groupe très abordable composé du Gabon, du Soudan et de la Mauritanie aux éliminatoires de la CAN Côté d’Ivoire 2023.
Si l’ingérence des équipes d’âges continue à régner dans la gestion du football congolais, nous assisterons à un déclin progressif de cette discipline, aujourd’hui incapable de produire le fruit depuis le dernier sacre en 2016 au Rwanda.
Si les états généraux ne produisent pas encore ses effets dans ce sport qui souffre en RDC, l’espoir de tout un peuple repose peut-être sur la tenue des élections à la FECOFA, prévues l’année courante.
Roland MAKIESE
