Kinshasa, 17 février 2023- Devant le Chef de l’Etat, au cours de la cérémonie annuelle des échanges de voeux, le président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), Albert Yuma a eu des mots forts pour dénoncer le système fiscal appliqué en République Démocratique du Congo.
“Le système fiscal appliqué en RDC demeure dissuasif et non attractif”, a-t-il déclaré lors de son allocution.
Pour le patron des patrons de la RDC, l’un des éléments qui influent sur le climat des affaires en RDC est la problématique fiscale.
“Un climat des affaires inhospitalier a un coût hybride, supprimant toute capacité d’investissement et de développent. Nos préoccupations, celles de nos membres ici présents sont connues : tracasseries administratives, notamment fiscale et douanières et insécurité juridique et judiciaire. L’un des éléments le plus significatifs qui influent négativement sur le climat des affaires est problématique fiscale”, ajoute-t-il.
Tout en saluant la bonne volonté du président Tshisekedi à faciliter la création de millionnaires congolais, Albert Yuma a rappelé la nécessité d’accompagner l’industrie congolaise et de la protéger.
“En matière industrielle, nous souscrivons à votre volonté de disposer d’une industrie forte, notamment à travers son fort pouvoir de création d’emplois et de mobilisations de consommations intermédiaires. Mais, comme je l’ai dit précédemment, ne pensons pas que notre industrie pourra se débattre toute seule sans être protégée, pour tout article importé substituable par une production locale”, a indiqué Albert Yuma.
Pour le secteur minier, il considère que celle-ci constitue une industrie à part en RDC. Ce, avant de féliciter l’engagement résolu du président Tshisekedi notamment en matière d’intégration de la chaine de valeur des composants des véhicules électriques, à travers la création d’une usine de batterie ou de précurseurs de batterie.
Le président de la FEC a estimé qu’il est impératif que le développement industriel de la chaine de valeur des véhicules électriques se fasse avec les entreprises locales.
Pour lui, à ce sujet, tout le monde connait le potentiel minier de la RDC, même si trop peu nombreux sont ceux qui rappellent que celui-ci est détenu très majoritairement par des intérêts étrangers qui, par le cours de l’histoire, puis les mécanismes de marché, en sont devenus les véritables propriétaires.
D’où la nécessité de prendre garde que cette situation ne se répète avec l’intégration de la chaine de valeur des véhicules électriques, mais aussi les énergies renouvelables.
“Les entreprises profitent à ceux qui en détiennent les capitaux. Le défi majeur ici est de faire qu’en installant les usines de batteries en RDC, nous nous assurions que les capitaux appartiennent majoritairement aux Congolais. Bien sûr, cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais nous comptons sur votre volonté excellence pour garantir, par des mécanismes légaux, la participation progressive des nationaux à l’actionnariat des usines de transformation, dès le début”, a-t-il lancé.
Et de poursuivre : ”nous devons reprendre le contrôle de la production artisanale de cobalt qui est confisquée au profit d’intermédiaires qui agissent en marge de la légalité, de la dignité la plus élémentaire des creuseurs et qui pèse lourdement, à la baisse, sur les cours mondiaux. C’est une question de justice sociale pour nos concitoyens et de souveraineté sur nos matières premières ».
La Rédaction