Kinshasa, 2 mars 2023- Alors que le parti au pouvoir, l’UDPS se mobilise pour réserver un accueil chaleureux en l’honneur du Président français Emmanuel Macron, ce vendredi 3 mars, à Kinshasa, des partis membres de l’Union sacrée, plateforme au pouvoir, au contraire se désolidarisent de cette initiative.
Le premier, c’est le parti Convention des congolais Unis (C.C.U) de Lambert Mende. Il a, au cours d’une conférence de presse animé ce jeudi 2 mars, déclaré haut et fort qu’aucun drapeau de son parti ne sera visible lors de l’arrivée du Président Macron.
“Vous ne verrez pas un drapeau de la CCU dans cette mobilisation pour accueillir quelqu’un qui ne condamne pas ce que le Rwanda est en train de faire”, a martelé Lambert Mende.
Toutefois, il a laissé entendre que son parti compte sur le président Félix Tshisekedi pour dire de vérités “que nous souhaitons qu’elles soient dites d’Etat à État”.
Par la suite, c’est le leader du parti travailliste (PT) Steve Mbikayi qui, dans son élan nationaliste, s’est aussi opposé à la démarche de l’UDPS. Pour lui, cette mobilisation est indigne.
“Faisons-nous respecter.
En vertu du principe de la réciprocité qui régit les relations internationales, la mobilisation de la population pour accueillir les Chefs d’États occidentaux est indigne. Ça doit cesser parce que le même traitement n’est pas réservé à nos Chefs d’États chez eux”, a-t-il déclaré au cours d’un point de presse ce même jeudi.
Par contre du côté gouvernement, son porte-parole Patrick Muyaya a, en dépit des voix discordantes qui émergent à la veille de venue du Président Macron, estimé que sa visite à Kinshasa est une opportunité pour qu’il exprime clairement la position de la France sur l’agression de la RDC par le Rwanda.
“La visite du Président Macron qui est une visite d’Etat, l’étape de la RDC est crutiale de cette visite. nous voulons que la France clarifie sa position avec des mots clairs parce que c’est eux le premier locataire de la langue française et nous ne voulons pas de discours ambiguïes, nous voulons un engagement clair pour le retour de la paix de l’Est”, a-t-il déclaré au cours d’un briefing du 1er mars.
Signalons qu’à Kinshasa ainsi que dans d’autres villes du pays notamment dans le Nord-Kivu des mouvements citoyens et des forces vives de la société civile ont organisé des manifestations contre cette visite du Président français Emmanuel Macron à Kinshasa.
Pour eux, la France pipe mot sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, pays agressé par le Rwanda. Ils considèrent que Macron comme protecteur de Kagame.
Cédric BEYA