Kinshasa, 4 mars 2023- Deux députés nationaux de la même famille politique “Union Sacrée” ne s’accordent pas quant à la tenue des élections tel que fixées dans le calendrier de la commission électorale nationale indépendante pour ce 20 décembre 2023.
D’un côté, Lambert Mende, élu de la province du Sankuru tient mordicus à l’organisation de ces scrutins en dépit de la situation sécuritaire qui prévaut dans l’Est de la RDC, agressée par le Rwanda sous couvert du M23.
D’après cet ancien ministre de la communication, la RDC peut faire comme le Nigérian également menacé par le groupe terroriste Boko Haram mais à organiser les élections.
“Nous venons d’assister à une élection qui vient de se terminer dans un pays plus peuplé d’Afrique au Nigeria, où il y a aussi des agressions avec le boko Haram. Ils ont pu organiser les élections sur plusieurs milliers de bureaux. On a eu j’espère quelques centaines qui n’ont pas pu ouvrir à cause de l’insécurité. Il est possible dans certains espaces de notre pays si l’occupation rwandaise demeure, il est possible qu’à Bunagana qu’il n’ait pas élections. Et que les gens de Bunagana soit obligés de venir à Goma pour voter. Que le gens de tel ou tel autre entité puisse être obligé de voter en dehors de leur entité territoriale” a-t-il préconisé lors d’un conférence de presse tenue le 2 mars, à Kinshasa.
Et de poursuivre : “Dire qu’à cause de cette insécurité qui règne dans cette partie nous devrions arrêter la respiration démocratique de nos institutions, ça serait quelque part faire cadeau à nos adversaires”, a-t-il déclaré.
La réaction n’a pas tardé au sein même de cette famille politique. C’est son collègue, élu de Kinshasa, Eliezer Ntambwe qui, à travers son compte tweeter, a estimé qu’avec l’agression du pays on ne peut pas se concentrer sur la tenue des élections.
“Nous devons faire le choix entre la sécurité, le social et les élections. On ne peut pas tolérer que dans un pays qui est attaqué et dont la sécurité de ses compatriotes posent problème qu’on se concentre sur la tenue des élections, alors même que le développement demeure un combat”, a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Signalons que la CENI a déjà lancé le processus d’identification et d’enrôlement des électeurs sur l’ensemble du territoire national ainsi que dans 5 pays étrangers.
Cédric BEYA