Kinshasa, 10 avril 2023 : Durant son séjour le weekend dernier dans la province du Tanganyika, Christian Moando Nsimba, ancien ministre du plan et haut représentant de Moïse Katumbi pour l’espace Grand Katanga, a communié avec la population de ce coin de la RD Congo. Ses propos devant la population de Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika divisent actuellement l’opinion, car jugés “sécessionnistes”.
Dans son adresse, l’ancien ministre affirme avoir reçu les appels téléphoniques de plusieurs jeunes Katangais, qui menacent de “détacher le Katanga”, si la candidature de Katumbi à la présidentielle n’est pas retenue par la Commission électorale Nationale Indépendante (CENI).
“Au Katanga, les jeunes Katangais sont là, beaucoup m’ont appelé me disant que si Katumbi n’est pas candidat, ils se sont décidés d’utiliser le ciseau au Katanga”, a déclaré haut et fort, Christian Moando Nsimba, qui par la suite, a mis en garde contre la proposition de loi dite “de père et de mère” qui, si elle est votée, pourrait mettre le feu dans le pays.
“Si tu n’es pas de père et de mère au Tanganyika, pourquoi nous allons te refuser à la tête du pays et t’accepter toi qui n’es pas de père et de mère à la tête du Tanganyika ? Quittons la province pour le village. Pourquoi toi qui n’es pas de père et de mère de Kalemie, tu vas diriger Kalemie ? Quittons la ville et allons dans le territoire. Pourquoi tu seras administrateur sans être de père et de mère de ce territoire ? Quittons le territoire vers la collectivité, pourquoi tu seras chef de collectivité sans être de père et de mère de cette collectivité ? etc”, s’est-il interrogé.
“Des propos jugés sécessionnistes”
L’Institut de recherche en droits humains (IRDH), une structure de la société civile, a condamné l’avalanche de discours appelant à la sécession d’une partie du territoire national, consécutive au débat sur la loi dite “de père et de mère”.
“Les dirigeants et cadres des partis politiques ne devraient pas tenir de tels propos. Ils ont le devoir constitutionnel de concourir au renforcement de la conscience nationale et à l’éducation civique de leurs électeurs. L’argument contre l’opinion soutenant la loi Tshiani ne devrait pas être un appel à la sécession” peut-on lire dans une déclaration de cette organisation publiée ce lundi.
Selon cette organisation, “ciseau” est le code clé d’appel à la sécession utilisé par l’opinion sécessionniste katangaise.
La Rédaction