Kinshasa, 11 mai 2023- Comptée également parmi les forces politiques mobilisatrices de masses, la dynamique progressiste révolutionnaire (DYPRO) annonce sa non participation à la marche de l’opposition congolaise projetée pour ce samedi 13 à Kinshasa. Constant Mutamba, président national de ce regroupement politique, l’a déclaré au cours d’une conférence de presse animée, jeudi 11 mai au quartier général de cette structure politique.
Il motive sa décision par le fait que les organisateurs de cette manifestation publique ont ajouté une revendication contraire à leur position actuelle. Toutefois, il reconnaît à ce groupe mené par Fayulu, Matata, Katumbi et Sesanga, le droit de manifester surtout pour certaines revendications jugées fondées notamment pour dénoncer l’insécurité grandissante sur l’ensemble du territoire et la dégradation de la vie sociale.
“Puisqu’ils ajoutent dans leurs revendications entre autres la question de la reconfiguration de la CENI, nous nous considérons que c’est inopportun. Nous ne pouvons pas exiger le respect strict du délai constitutionnel en même temps parler de la reconfiguration de la CENI. Si cette question venait à être posée aujourd’hui et même si on laissait ça seulement au PPRD, ils ne pourront jamais s’accorder. Il y aura toujours des insatisfaits. Donc nous devons nous délier des questions liées aux ambitions personnelles. Et donc, pour ce faire, nous pensons qu’ils ont le droit de manifester, mais l’objet pour lequel ils marchent en tout cas ne se marie pas, ne corrobore pas, ne coïncide pas avec le nôtre. C’est pour cette raison seulement que nous ne pouvons pas soutenir une telle marche”, a-t-il précisé.
Toujours sur cette question des élections, Constant Mutamba salue l’expertise du bureau Kadima qui a, souligne-t-il, réussi à réaliser en peu de temps plusieurs actions qui témoignent sa détermination à conduire les congolais vers des élections.
S’agissant de l’audit externe du fichier électoral, la DYPRO estime qu’il serait possible de recourir aux missions d’observations locales ayant l’expertise en la matière à l’instar de l’AETA, la CENCO, l’ECC, la CIME et d’autres structures.
Par ailleurs, il s’est indigné des déclarations de l’ancien président de la CENI Corneille Nangaa, traitant d’amateur l’actuel équipe électorale en lieu et place, martèle-il, d’adopter une attitude de réserve.
“Il faut toujours avoir de la mesure. Et lorsqu’on a géré, on a toujours des cadavres dans son placard. Qui oublie que dans ce pays un président de la CENI a aligné sa femme comme candidate députée provinciale ? Et si aujourd’hui on devait auditer la gestion de Nangaa en sortirait-il indemne ? Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est à cause de l’organisation des dernières élections chaotiques. S’il y a des débauchages par ci par là, c’est à cause de quoi?”, a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : “sous d’autres cieux, des personnalités comme Nangaa leur place serait en prison. Moi, ministre de la justice, je créerai un parquet spécial économique et financier pour suivre toute la délinquance économique et financière. On vient d’être président de la CENI et on profite des moyens de la CENI et puis on veut se prétendre incarner le changement, ça c’est malhonnête”.
Cédric BEYA