Kinshasa, 30 mai 2023 : Au cours d’une interview accordée à RFI, le ministre congolais de la communication et médias, et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya s’est montré très dur contre les 4 leaders de l’opposition politique au sujet du processus électoral en RD Congo.
Pour le ministre Muyaya, les opposants Moïse Katumbi, Matata Ponyo, Delly Sesanga et Martin Fayulu multiplient des manifestations dans le but de semer le chaos et la violence.
“Ils ne sont pas prêts pour les élections. Je pense que la frustration est venue dès le départ parce qu’ils n’ont pas voulu reconnaître le leur, M. Paul Mohindo Malumawa, qui est membre du bureau de la CENI. Et tout de suite, on veut jeter le discrédit sur un processus peut-être parce qu’on sait déjà que dès le départ, on est perdant”, a lancé Patrick Muyaya.
A Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi, qui reste critique contre la gestion des finances publiques du pays, le ministre de la communication n’est pas passé par le dos de la cuillère.
“Que M. Kamitatu puisse interroger son camarade du parti qui s’appelle Christian Mwando, ministre du Plan, juste il y a quelques mois, qui a géré la commission Écofin du gouvernement. Lui-même l’a reconnu que ce pays n’avait pas autant réussi à mobiliser les ressources internes, jamais on a autant fait preuve de résilience. Il faut rappeler qu’on a une croissance de 8,9%, la plus grande croissance en Afrique. Et on a rejoint le club de dix pays africains les plus riches en termes de PIB. Cela ne nous satisfait pas par rapport au potentiel du pays et par rapport aux besoins qui sont les nôtres”, a-t-il répondu.
Au sujet de la marche du 20 mai, Patrick Muyaya conçoit mal que l’opposition puisse marcher contre la vie chère au pays sans tenir compte des avancées significatives et oubliant surtout le contexte du Covid-19 et de la guerre en Ukraine.
“Il y a le programme de la gratuité qui marche et qui allège. Aujourd’hui, M. Kamitatu le sait, il y a des subventions qui sont faites pour le carburant à hauteur de 40 à 50%. Pourtant, il est économiste et moi, je ne le suis pas. Et donc, une chose est de vouloir adopter une posture politicienne pour se désolidariser d’un travail que nous avions pu commencer ensemble dans le cas de l’Union sacrée, ça se comprend. Mais une autre chose, c’est de ne pas venir, je suis désolé, masquer le peuple de Dieu à travers des mots et des expressions qui, en réalité, ne reflètent pas le réel problème auquel nous devons faire face”, a-t-il répliqué.
Quant à la situation sécuritaire, le ministre veut éclairé la lanterne des opposants, particulièrement les collaborateurs de Moïse Katumbi.
“Pour ce qui est de l’insécurité dans l’est, c’est une situation que le régime Tshisekedi a héritée, car elle existe depuis le génocide rwandais, bientôt 30 ans. Et aujourd’hui, nous sommes sur une voie qui va nous permettre de la régler de manière définitive à travers les processus de Luanda et de Nairobi. Mais surtout que nous avons commencé le travail de la refondation de notre armée avec un budget affecté près d’un milliard de dollars après la loi de programmation militaire. Nous avons une politique de défense qu’on a jamais eue depuis les années 60. M. Kamitatu a été le président de l’Assemblée nationale, ministre du Plan. Il connaît le problème de ce pays bien plus que moi. Il est possible pour lui d’observer qu’il y a des choses qui avancent”, a conclu Patrick Muyaya.
MAKAMBO Bernetel