Beni, 05 juin 2023 : La ville de Beni, au Nord-Kivu, a vécu ce Lundi 5 juin 2023, une journée sans taxi-moto. A la base, des conducteurs de ces engins ont décrété une journée sans travail pour décrier l’insécurité et l’assassinat de leur collègue Muhindo Saruti Gloire, la nuit du samedi au dimanche 4 juin dernier. Celui-ci a été assassiné au quartier Kalinda, dans la commune Mulekera (Beni).
Déjà dans la matinée, tous les parkings des taximen étaient vides. Ce qui a occasionné des retards des travailleurs dans leurs lieux de services. Plusieurs personnes n’ayant pas leurs propres moyens de déplacement étaient contraintes d’aller à pied pour vaquer à leurs occupations.
Nombreux se levaient tôt le matin pour arriver en temps dans leurs milieux de travail. Les autres ne savaient même pas que cette journée sera sans taxi. C’est le cas de Lucia Tuliza, apprenant au centre de formation professionnelle pour le développement et la paix (VTC/PD). Elle indique être arrivée tardivement au cours suite à cette situation.
“Ça n’a pas été facile la journée d’aujourd’hui. Les motards m’ont vraiment rendu une vie difficile. Je ne savais pas que les motards n’allaient pas travailler. J’ai été obligé d’aller à pied. Les taximen ont un grand travail en ville de Beni. Leur absence nous a beaucoup affecté aujourd’hui. Avant qu’ils décrètent ce genre de mouvement, il doivent nous prévenir, soit nous informer à travers des radios pour que l’on se prépare”, a-t-elle regretté au micro de dépêche.cd.
John Kavula, un opérateur économique au marché central de Beni, Kilokwa, fait savoir que ses activités journalières ont été perturbées suite au manque de moto-taxi. Il a également reconnu le rôle crucial que jouent les taximen en ville de Beni. Celui-ci déclare avoir été contraint par des motards à faire le pied dans une distance d’environ 5 Kilomètres pour atteindre son lieu de travail.
Cet habitant de Beni, invite aussi les conducteurs de moto à informer au préalable via les différentes radios locales, avant de déclencher une telle grève, qui du reste est normale suite à l’assassinat de l’un de leur. Il invite par ailleurs les autorités à bien jouer leur rôle de sécuriser les civils et leurs biens dans la ville.
Signalons qu’il ne se passe une nuit sans qu’un cas de banditisme urbain soit enregistré en ville de Beni. Plusieurs maisons des civils sont visitées du jour au lendemain par des hommes armés en uniforme. Ces différentes incursions nocturnes se soldent souvent par pillage et parfois mort d’homme.
Roger KAKULIRAHI