Kinshasa, 08 juin 2023 : Le secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a échangé, mercredi 7 juin à Kinshasa, avec les acteurs politiques de la majorité et de l’opposition.
Les discussions ont tourné autour du processus électoral et de la sécurité à l’Est de la République démocratique du Congo.
Delly Sesanga de l’Envol, Matata Ponyo de LGD, des représentants des candidats Moïse Katumbi et Martin Fayulu, dont Dieudonné Bolengetenge pour Ensemble pour la République, et Devos Kitoko de l’Ecide, ainsi que des cadres du Front commun pour le Congo (FCC), dont Raymond Tshibanda, Emmanuel Shadary, Azarias Ruberwa et Marie-Ange Mushobekwa ont constitué cette délégation de l’opposition politique congolaise.
Devant Jean-Pierre Lacroix, les opposants ont insisté sur la requalification du processus électoral, car pour eux, il faut restructurer la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et recomposer la Cour constitutionnelle pour garantir des élections crédibles, transparentes, inclusives et apaisées.
“Il faut que la CENI soit restructurée pour refléter la diversité du champ politique congolais et se conformer à la loi. Il faut que la Cour constitutionnelle mais aussi les cours d’appels qui sont censés connaitre des contentieux électoraux puissent être structurés conformément à la loi pertinente”, a dit Raymond Tshibanda, représentant du FCC de l’ancien président de la République, Joseph Kabila.
Par ailleurs, l’opposition politique de la RDC a déploré la “restriction de l’espace politique et les arrestations arbitraires de ses membres” ; une “dérive dictatoriale qui n’est pas de nature à favoriser des élections apaisées”.
En réaction, Jean-Pierre Lacroix, a lancé un appel au calme, afin que les prochaines élections soient crédibles, pacifiques, transparentes et tenues dans les délais constitutionnels.
Le secrétaire général adjoint de l’ONU a, au sujet des tensions croissantes observées notamment à l’occasion de récentes manifestations de l’opposition, encouragé tous les acteurs politiques et la société civile à privilégier la voie pacifique dans toutes leurs démarches.
“Il est essentiel que tous les acteurs politiques et aussi les acteurs de la société civile fassent tout pour apaiser les tensions. Bien sûr, il y a une responsabilité des autorités à cet égard, elle est évidente. Et j’ai mis l’accent, je le redis sur la menace que font peser les messages de haine, les messages d’antagonisme ethnique, les messages xénophobes, les messages sexistes parce que les femmes, notamment les femmes acteurs politiques, sont sous la menace aujourd’hui. C’est quelque chose que nous avons entendu avec beaucoup de préoccupation. Et nous allons continuer non seulement à nous lever contre ces messages mais faire tout ce qui est dans nos capacités pour contrer ces phénomènes qui sont extrêmement inquiétants”, a-t-il déclaré.
MAKAMBO Bernetel