Kinshasa, 28 juin 2023- Ça chauffe entre l’église catholique et le régime Tshisekedi. Si le Chef de l’Etat s’est prononcé au cours d’une messe tenue à Mbuji-Mayi, sur ce qu’il pense de l’engagement politique de l’église catholique, l’attitude de certains hommes en soutane sur la vie de la nation à l’ère de sa gestion à la tête du pays, l’église de son côté se refuse le droit de subir. La réaction est du tac au tac.
Monseigneur Fulgence Muteba Mugalu, archevêque de Lubumbashi, a dit sa part de vérité à ce sujet.
Dans une interview accordée à jeune Afrique, il déclare d’entrée : “Félix Tshisekedi a intérêt à se libérer d’une part des lobbies de pasteurs et de charlatans assoiffés d’argent et, d’autre part, des courtisans de son ethnie, ainsi que des fanatiques de l’UDPS”.
Très loin, il poursuit en disant, au sujet des relations entre l’église et le régime Tshisekedi, que : “je le répète : les évêques congolais ne sont pas les adversaires du pouvoir. Les vrais ennemis de ce régime, ce sont la corruption, la mauvaise gouvernance, la pauvreté, la vie chère, la faiblesse de l’économie nationale, le difficile accès de la population à l’éducation et aux soins et, il faut le dire, un certain amateurisme dans la gestion de la chose publique”.
A la sortie médiatique du secrétaire général de l’UDPS, qui accuse l’église catholique de puiser des ressources financières auprès de l’opposant Katumbi, il dénude tout : “Les accusations de l’UDPS sont donc sans fondement. Elles sont le fruit d’une recherche paranoïaque de boucs émissaires destinée à masquer les faiblesses de notre classe dirigeante”.
A Mbuji-Mayi, le président Tshisekedi a évoqué une certaine dérive au sein de l’Église catholique congolaise.
“Une dérive que je qualifierais de dangereuse, surtout en cette année électorale”, a déclaré le chef de l’État. “L’Église doit être au milieu du village, au milieu des Congolais. Mais il se fait que parmi vous, il y a malheureusement quelques personnes qui ont pris une tendance dangereuse qui risquerait de diviser notre Nation. Je me sens obligé de dire que je n’accepterai jamais une telle dérive », avait affirmé le Chef de l’Etat congolais.
Makambo Bernetel
