Kinshasa, 7 août 2023- L’opposant du régime en place, Jean-Marc Kabund a été à la Cour de cassation lundi 7 août pour son audition sur des griefs portés contre lui, dont offense au chef de l’État Félix Tshisekedi.
Cet ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale voit mal sa poursuite pour des faits qui selon lui, ont été commis par le président de la République actuel à l’époque où il était dans l’opposition sans être inquiété.
“Ce que j’ai dit contre lui (Félix Tshisekedi), son père, l’a dit contre Mobutu, il l’a dit contre Kabila père et fils. Félix Tshisekedi lui-même a dit que Mobutu était fou parce qu’Étienne Tshisekedi avait été empêché d’embarquer. Mobutu ne l’avait pas arrêté, mais moi, même mon épouse a été arrêtée. Maman Marthe n’a jamais été arrêtée par Mobutu. L’actuelle première dame (Denise Nyakeru) n’a jamais été arrêtée par Kabila. A l’époque de Kabila, ce dernier n’a jamais arrêté ma femme mais sous Kabila nous avons dit des choses pires que cela”, a tonné cet ancien bras droit du chef de l’État.
S’agissant de ses propos selon lesquels le chef de l’État serait un danger pour la République, Jean-Marc Kabund a laissé entendre que cela se justifie par la misère du peuple et l’insécurité sur l’ensemble du pays.
“Le danger c’est la misère, l’insécurité a l’Est du pays, le banditisme urbain, les enlèvements ici. Le danger c’est la force d’un programme cohérent et clair au sommet de l’État. Alors je considère, puisque le pays court un danger, j’appelle le peuple à ne plus voter pour monsieur Tshisekedi et à tout mettre en place pour que celui-là ne soit pas à la tête du pays. C’est ce que cette phrase voulait dire”, a-t-il expliqué.
Et d’ajouter, “le ministère public doit comprendre que je ne me suis pas exprimé comme un monsieur qui crie dans la rue, je me suis plutôt exprimé comme un candidat président de la République, président d’un parti politique de l’opposition et un député national”.
Après son instruction, la Cour de cassation a fixé pour le lundi 14 août prochain les plaidoiries. Entre temps, le leader du parti politique Alliance pour le changement a regagné sa cellule à la prison centrale de Makala.
Riel LUKOMBO