Beni, 15 août 2023- A l’ouverture des travaux de la table-ronde sur l’état de siège, ce lundi 14 août à Kinshasa, le Président Félix-Antoine Tshisekedi, a révélé que ces travaux permettront d’aboutir à une orientation concertée en vue de pacifier définitivement les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Il s’agit notamment soit de la levée de l’état de siège ou sa requalification.
S’agissant de la requalification de cette mesure, plusieurs sous-entendent la nomination des commissaires spéciaux dans les provinces sous état de siège.
Trois jours durant, les participants dont les gouverneurs civils en congé, un échantillon des députés provinciaux et nationaux, des sénateurs, les présidents des assemblées provinciales, les membres du Gouvernement, entre autres, réfléchiront sur les forces, les faiblesses et les autres contours de l’état de siège en vue d’éclairer et d’orienter la décision du Président de la République sur son maintien, sa requalification ou sa levée pure et simple.
Cependant en coulisses, dans la ville de Beni, des voix s’élèvent déjà contre la nomination des commissaires spéciaux.
Dans une sortie médiatique dimanche dernier, la société civile du territoire de Beni, à travers son vice-président Richard Kirimba, met en garde les participants contre la probable nomination de commissaires spéciaux à la tête de ces deux provinces sous état de siège.
Il met en garde tous ceux qui pensent à la nomination des commissaires généraux, en remplacement des autorités de l’état de siège en lieu et place des personnes qui avaient été élues par la population à la tête de ces provinces. Pour lui, le souhait de la population reste la levée de ce régime exceptionnel.
Même son de cloche du côté de Maître Achille Kapanga, acteur politique de la région de Beni. Dans la même ordre d’idée cet ancien maire de la ville de Beni, s’oppose aussi la probable nomination des commissaires spéciaux. Il pense que ces travaux seront une occasion de remettre le pouvoir aux députés et gouverneur élus pour qu’ils terminent leur mandat en toute quiétude.
En même temps, Me Ghislain Syaghuswa, cadre du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, rejette aussi l’idée de la nomination des commissaires spéciaux. Cet analyste Politique estime au contraire que les travaux de cette table-ronde sont inopportuns, car dit-il, ni la levée, ni la requalification de l’état de siège ne sont d’urgence pour le moment.
Pour Ghislain Syaghuswa, au stade actuel, le plus important et l’urgence serait de maintenir l’état de siège, avec des autorités militaires que de donner les provinces sous menace des groupes armés aux civils politiciens qui viendront encore malheureusement pour ne préparer que leur prochaine campagne électorales pendant les temps qui restent.
Il faut rappeler que c’est depuis le 6 mai 2021, que le régime d’état de siège avait été instauré dans l’objectif de mettre fin à l’insécurité au Nord-Kivu et en Ituri. Deux ans après, cette mesure est encore loin de mettre fin à persistance de l’insécurité. Au Nord-Kivu, la province reste sous une forte menace des M23 soutenus par le Rwanda.
Roger KAKULIRAHI