Beni, 16 Septembre 2023- 1500 Femmes ont été victimes de violences sexuelles en un mois près de Goma, dans la province du Nord-Kivu. D’après Médecin sans frontières (MSF), environ 70 femmes victimes d’agressions sexuelles se présentent dans les structures mises en place dans les sites de déplacés de Lushagala, Bulengo, Elohim, Shabindu, Rusayo et Kanyaruchinya.
Selon cette ONG, cette situation est consécutive à la vulnérabilité exacerbée à cause des conditions précaires dans lesquelles ces femmes survivent, où l’accès à la nourriture et à d’autres biens de première nécessité est extrêmement limité.
Elle interpelle, les acteurs humanitaires, les bailleurs et les autorités congolaises à se mobiliser d’avantage pour améliorer durablement les conditions de vie des femmes et limiter ainsi les risques d’agression.
“Rien que pour le mois de juillet, sur les sites de Rusayo, Shabindu et Elohim, 1500 femmes victimes de violences sexuelles sont venues chercher des soins auprès des équipes MSF soit 2,5 fois de plus qu’au mois de mai”, précise Rasmane Kabore, chef de mission MSF.
Et d’ajouter : “80% de ces victimes ont été soignées dans les 72 heures après avoir été agressées, ce qui illustre l’ampleur de l’urgence. Plus elles se présentent tôt, plus vite nous pouvons leur offrir des soins d’urgences pour prévenir des grossesses non-désirées, des maladies sexuellement transmissibles – spécialement le VIH – et d’autres complications. En outre, nous constatons que les agressions sont de plus en plus violentes avec des blessures physiques associées et un nombre croissant de victimes violées à plusieurs reprises”, lit-on sur le site de cette organisation.
Selon cette organisation, la plupart des victimes sont agressées en dehors des camps en allant chercher du bois ou de la nourriture. Cependant, ces dernières semaines, les équipes de MSF, indiquent observé une augmentation de cas d’agressions sexuelles d’environ 15% au sein-même des sites où MSF intervient.
Les familles dorment dans des tentes qui ne ferment pas et où le manque d’accès à des services de base pousse certaines femmes à avoir recours à des rapports sexuels transactionnels et donc à être victimes d’exploitation et d’abus.
Dans sa clinique Tumaini, située dans les camps de Bulengo et Lushagala, le traitement des maladies sexuellement transmissibles représente 60% des consultations, 14% pour la planification familiale et 4,4% sont liés à l’interruption de grossesse, indique MSF.
Roger KAKULIRAHI