Goma, 27 septembre 2023 : En marge de la célébration de la journée mondiale du tourisme, mardi 26 septembre 2023, l’Office National du Tourisme (ONT) et le Parc national des Virunga (PNVi) ont sensibilisé les habitants de la ville touristique de Goma sur les potentiels touristiques que regorge la République Démocratique du Congo (RDC).
Sous la thématique “Tourisme pour les investissements Vert”, ces deux institutions ont montré l’impact significatif du tourisme sur l’économie de la province du Nord-Kivu et généralement de la RDC.
Selon Bienvenue Bwende, porte-parole du parc national des Virunga, il s’observe actuellement un coup d’arrêt du secteur de tourisme dans l’espace Virunga où l’on remarque la présence des rebelles du M23 et d’autres groupes armés locaux.
A l’en croire, l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) est confronté à la difficulté de poursuivre ses activités et surtout la protection de la faune et de la flore. Pour lui, le secteur du tourisme engendre une perte non seulement à l’économie locale, mais aussi au Produit intérieur brut de la RDC.
Revenant sur le rôle que joue le Parc national des Virunga, Bienvenue Bwende précise que l’ICCN et ses différents partenaires fournissent des nombreux efforts pour la promotion du tourisme local, notamment sur l’île de Chegera, qui reste actuellement la seule destination touristique ouverte pour le Parc des Virunga.
“Pour nous, c’était une belle occasion de sensibiliser sur la question du tourisme parce que nous parlons pour le Parc national des Virunga qui est la première attraction touristique de la province malgré les conditions qui sont difficiles. Ça reste une richesse importante en termes de biodiversité dont justement la relance du tourisme pourrait être un coup d’accélérateur pour l’économie locale, pour l’économie de la province du Nord-Kivu et pour l’économie de toute la République Démocratique du Congo. Nous avons une difficulté de poursuivre les activités de conservation, surtout dans le secteur qui sont sous les rebelles du M23, mais il faut dire que le contexte général d’insécurité a mis un coup d’arrêt au tourisme dans une bonne partie du parc national des Virunga et comme je le disais c’est clairement un manque à gagner pour l’économie de la province et l’économie du pays. Actuellement, il ne reste que Tchegera qui est ouvert. Nous sommes contents qu’il y ait quand-même de l’influence surtout des touristes locaux. Nous avons grand confiance, grand espoir quand la situation sécuritaire le permettra, les populations de la province du Nord-Kivu pourront profiter du Parc national des Virunga dans son ensemble et c’est une richesse que Dieu nous a donné”, a-t-il précisé.
Le PNVI, un poumon écologique parmi les plus menacés
Depuis plusieurs décennies, cette réserve naturelle d’intérêt national reste parmi les plus menacées. Le Parc national des Virunga est l’un des parcs africains à la biodiversité la plus importante selon l’UNESCO.
En terme de Flore, le parc national des Virunga compterait au minimum 2 077 espèces de plantes à fleurs, dont 230 endémiques. Cette diversité spécifique exceptionnelle est due en partie à la variété des écosystèmes présents : forêts tropicales humides, forêts sèches et savanes, zones humides et montagnes… Rien que dans le massif du Ruwenzori, 548 espèces végétales sont recensées avec un taux d’endémisme de 13 % (soit 75 espèces).
Par ailleurs, la faune du parc national des Virunga compte 196 espèces de mammifères, parmi lesquels 22 de primates, 706 espèces d’oiseaux, 109 de reptiles et 78 d’amphibiens. Parmi eux, 21 espèces de mammifères, 23 espèces d’oiseaux et 11 de reptiles sont endémiques de la région du rift albertin.
Le parc abrite notamment des éléphants, buffles et cobs de Thomas, et la plus forte concentration d’hippopotames d’Afrique, avec 20 000 individus vivant sur les berges du lac Édouard et le long des rivières Rwindi, Rutshuru et Semliki, selon les recherches effectuées.
Bienvenue Bwende reste optimiste
Tout en rendant hommage aux eco-gardes qui, généralement travaillent dans les conditions difficiles, le porte-parole du Parc national des Virunga appelle la population à la contribution sur la préservation de cet aire protégé.
“Le parc national des Virunga est un poumon écologique en RDC et qui rentre sûrement dans l’équipe climatique mondial. Donc, si ce parc venait de disparaitre , ça serait une catastrophe que nous ne voulons même pas envisager par ce que justement c’est toute l’humanité qui en payerait le prix. C’est pourquoi nous restons dans la dynamique de continuer les efforts de préservation. Nous continuons aussi dans la dynamique d’appeler aussi toute la population à contribuer à la préservation de ce parc par ce qu’il est au final une richesse commune et nous devons tous travailler pour sa préservation. J’en profite aussi pour lancer un hommage à tous ces eco-gardes qui, jours et nuits et de fous au péril de leur vie travaillent pour la sécurisation et la préservation de la biodiversité du parc national des Virunga”, a-t-il renchéri.
Magloire TSONGO
