Kinshasa, 02 Octobre 2023 : L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO) et l’Asbl Justicia, dans un communiqué conjoint rendu public ce lundi 2 octobre 2023, se sont dîtes inquiètes de voir que le journaliste Stanis Bujakera, reste toujours maintenu en détention à la Prison centrale de Makala. Cela, en violation de la loi sur la liberté de la presse.
Pour ces structures de la société civile, la loi congolaise sur la liberté de la presse a été violée de manière manifeste par ceux qui mettent en cause Stanis Bujakera. Elles poursuivent en disant que les autorités congolaises ont violé l’article 104 de la loi sur la liberté de la presse qui organise le droit de réponse et de rectification.
“Pourquoi les autorités congolaises ont saisi directement la justice en lieu et place de faire usage de cet article qui organise le droit de réponse en matière de délit de presse?Conformément à l’article 112, la personne lésée ne peut saisir la justice que si le droit de réponse lui a été refusée”, lit-on dans communiqué conjoint.
Ces trois structures profitent de cette occasion pour dénoncer le fait que les autorités judiciaires exigent que Stanis Bujakera, puisse divulguer sa source d’information en violation de l’article 96 de la loi sur la liberté de la presse qui interdit au journaliste de divulguer sa source.
Par ailleurs, ces structures précisent que dans l’esprit de l’article 127 de la loi sur la liberté de la presse, c’est le directeur de publication ou le directeur de programme qui porte pénalement et civilement la responsabilité de la publication dans son journal de tout article non signé.
L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO) et l’Asbl Justicia, veulent savoir pourquoi poursuit-on M. Stanis Bujakera pour un article qu’il n’a pas signé.
“Il aurait fallu poursuivre le directeur de publication de Jeune Afrique en lieu et place de s’acharner contre M. Stanis Bujakera”, poursuit la déclaration.
Eu égard aux éléments développés ci-dessus, l’ASADHO, l’ODEP et Justicia Asbl estiment que M. Stanis Bujakera est en détention pour des raisons autres que celles liées à l’exercice de sa profession de journaliste, en ce sens qu’il n’a pas bénéficié de toutes les garanties organisées par la loi sur la liberté de la presse qui assure la protection de la profession de journaliste. Dans la suite des recommandations, ces structures demandent au président de la République, Felix Tshisekedi, de veiller à ce que toutes les institutions de la République respectent les lois du pays notamment celle relative à la liberté de la presse.
Ces structures exigent en même temps aux autorités judiciaires du pays, de constater que les exigences prescrites par la loi sur la liberté de la presse avant la mise en cause d’un journaliste n’ont pas été observées et de libérer Stanis Bujakera. C’est dans la même suite qu’elle demandent aux organisations de la société civile et aux médias de se mobiliser pour que les lois de la République soient respectées par toutes les institutions pour éviter l’arbitraire et le règlement des comptes.
Roger KAKULIRAHI