Kinshasa, 10 octobre 2023- Une demande de grâce présidentielle en faveur du député national Édouard Mwangachuchu, condamné à la peine de mort par la haut cour militaire a été adressée au Chef de l’État, ce lundi, 10 décembre.
Cette sollicitation est de Ngalu Loshi, fondatrice de la Fondation Rwasamanzi. Dans une correspondance dont une copie a été consultée par dépêche.cd, elle implore la clémence du chef de l’État tout en faisant remarquer qu’il s’agit d’une vie en sursis et une famille brisée.
“Par cette lettre, nous vous prions, très humblement, de bien vouloir intervenir et de faire preuve de clémence envers Monsieur Mwangachuchu qui vient d’être condamné à la peine capitale par la Haute Cour Militaire siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo. Au-delà des murs de ce tribunal et de ladite prison, il y a une vie en sursis, une famille brisée, un être dont l’existence est irrévocablement marquée par cette pénible expérience”, peut-on lire dans ce document.
Sans nier l’équité de la justice, cette structure attire également l’attention du magistrat suprême sur les interventions des avocats du condamné qui, d’après eux, tout au long du procès, ils ont décelé d’énormes irrégularités ayant entraîné cette condamnation.
Pour la fondation Rwasamanzi, la condamnation de ce député national, élu de la circonscription de Masisi, dans le Nord-Kivu plonge sa famille et toute sa communauté dans une détresse incommensurable.
“Monsieur Mwangachuchu est un homme de bien, très apprécié dans sa communauté où il a consacré sa vie à son développement. Il a été un soutien précieux pour ses proches, veillant constamment à leur bien-être. La combinaison de sa fragile santé et de la sentence de mort pesant sur lui plonge toute sa famille et sa communauté dans une détresse incommensurable”.
Pour cela, elle soutient que l’intervention du Chef de l’État dans cette affaire sera considérée comme un témoignage vibrant de son attachement à une justice véritablement équitable et bienveillante.
“En accordant une grâce présidentielle à ce père de famille et représentant du peuple, vous manifesteriez votre engagement envers ces valeurs fondamentales et enverriez un message puissant à toute la nation. Vous démontreriez votre conscience de la dignité et de la valeur de chaque individu, ainsi que votre volonté de défendre la cause de la justice et de la compassion”, a-t-elle estimé.
Dans l’attente d’une suite favorable à sa requête, la fondation Rwasamanzi affirme qu’elle sera reconnaissante au cas où sa demande trouve l’oreille attentive du Chef de l’Etat. Ce, tout en faisant espérant que son supplice touchera le cœur du Chef de l’État et l’incitera à agir en faveur, dit-elle, de la vie “en danger de Monsieur Mwangachuchu”.
Il seid de noter que le verdict du procès en flagrance opposant le député national Édouard Mwangachuchu ainsi que son co-accusé, le commissaire principal Mushamalirwa Robert commandant du détachement à la société minière de Bisunzu (SMB) au ministère public a tiré son épilogue vendredi 6 octobre.
La haute cour militaire a acquitté et libéré le commissaire supérieur. Elle a, par contre, condamné à la peine de mort de député national Édouard Mwangachuchu. Ce dernier est reconnu coupable entre autres pour détention illégale d’armes et munitions de guerres et participation à un mouvement insurrectionnel du M23 et trahison.
Une décision rejetée par son avocat conseil. Selon maître Thomas Gamakolo, ce jugement est inique. Il avait également annoncé d’interjeter appel.
Cédric BEYA