Goma, 20 novembre 2023- La ville touristique de Goma, située dans la province du Nord-Kivu, à la limite avec la République du Rwanda, retrouve depuis la journée de dimanche 19 novembre 2023, un mouvement inhabituel lié à la campagne électorale.
Bien que menacée depuis plusieurs mois par les terroristes du M23 et les forces de défense du Rwanda (RDF), cette ville vibre au rythme des chansons de campagne issues des candidats de l’opposition congolaise, tout comme de l’Union sacrée de la nation.
Dans plusieurs coins de la capitale du Nord-Kivu, l’on remarque des papiers, banderoles, écharpes, T-shirt, des calicots, la création des groupes whatsapp en faveur des candidats. Visiblement, les candidats députés de la zone sont généralement déterminés malgré la situation sécuritaire qui prévaut à la porte de la ville.
Dans la journée, le Ministre de l’Enseignement Superieur et Universitaire (ESU) et autorité morale du parti politique « Actions des Volontaires pour la Relève Patriotique »(AVRP), Muhindo Nzangi a lancé officiellement sa campagne électorale et de son regroupement. Devant plus de 20 milles personnes venues à son meeting à la tribune ONC, Muhindo Nzangi a évoqué les raisons d’accompagner Félix Tshisekedi Tshilombo.
“Nous avions des présidents à qui, on disait de dire seulement que c’est le Rwanda qui nous agresse, ils ne pouvaient pas. Mais Félix Tshisekedi est le premier président qui l’a fait. Ce Rwanda nous a négligé depuis longtemps, heureusement Félix Tshisekedi les a dénoncé et il n’y aura plus des négociations. Les Rwandais, vous nous négligez aujourd’hui, demain vous allez pleurer. Notre pays ne sera pas toujours négligé. Voilà pourquoi, j’ai décidé de battre campagne pour Félix Tshisekedi, pour qu’on ne puisse plus rentrer derrière”, a-t-il déclaré.
Que pense la rue par rapport à cette campagne ?
En plein coeur de la ville, les femmes sont généralement ceux qui accompagnent les candidats dans leurs descentes, des mouvements et déplacements avec un objectif de gagner un peu d’argent. Dépêche.cd s’est entretenu avec quelques jeunes ayant vécu les scènes électorales en 2018 et n’ont pas montré leur accord à l’organisation des élections dans la province du Nord-Kivu, au moment où certaines zones sont occupées par les hommes de Kagame.
“Je ne suis pas d’accord avec l’organisation des élections ici au Nord-Kivu pour deux raisons. Premièrement parce que ça viole déjà la constitution . On devrait d’abord lever l’état de siège avant d’organiser les élections. En plus, on ne peut pas organiser les élections au Nord-Kivu avec une menace du M23. Comment la population va se comporter? Les M23 peuvent profiter du bruit de la campagne électorale pour entrer triomphalement dans la ville”, a expliqué Azora Muhindo, un habitant du quartier Virunga.
Magloire TSONGO