Beni, 18 décembre 2023- L’ex-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, a officiellement lancé depuis Nairobi, au Kenya, vendredi dernier une nouvelle coalition anti-Félix Tshisekedi, dénommée “Alliance Fleuve Congo” regroupant le M23 et d’autres groupes armés, ainsi que des regroupements politiques.
Cette annonce vient bouleverser des relations entre la République Démocratique du Congo et le Kenya.
Selon les dernières informations, la RDC a rappelé ses ambassadeurs à Nairobi ainsi qu’auprès de l’EAC, à quelques jours de la présidentielle du 20 décembre. Ces tensions qui montent entre Kinshasa et Nairobi, mettant déjà en péril les processus de paix destinés à apaiser les relations entre les autorités congolaises et rwandaises, soutenus par les États-Unis après un cessez-le-feu de deux semaines obtenu de Kinshasa et Kigali.
La goûte qui a fait déborder le vase est l’attitude du Président Kenyan, William Ruto, qui a décliné la demande de Félix Tshisekedi visant à faire arrêter Corneille Nangaa, le cerveau derrière la nouvelle coalition politico-militaire “Alliance Fleuve Congo”.
D’après plusieurs medias kenyan, Ruto a dans un entretien avec la presse dimanche déclaré qu’il avait répondu à Tshisekedi en soulignant que le Kenya était une démocratie et qu’il ne pouvait pas arrêter quiconque exprimait ses opinions, considérant les déclarations comme faisant partie intégrante du processus démocratique.
“Ceux que nous arrêtons, ce sont les criminels. Si une personne commet des actes criminels, alors nous ferons tout notre possible pour nous en occuper. Mais faire des déclarations, ça fait partie de la démocratie. Combien de personnes font des déclarations contre moi au Kenya ? Il y en a tous les jours !”, a déclaré Ruto, dans des propos repris ce lundi par le média congolais Actualité.cd.
La MONUSCO réagit et se dit préoccupée
L’annonce de la création de l’Alliance Fleuve Congo suscite des réactions au pays comme à l’extérieur. La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, qui s’est exprimée le week-end s’est dit “extrêmement préoccupée” par la création de cette l’Alliance anti-Fellix Tshisekedi, se donnant la mission de “refonder” l’Etat congolais, en prenant le pouvoir par la force.
Préoccupée, la cheffe de la Monusco a exhorté cette nouvelle rébellion à renoncer à tout acte de violence susceptible de déstabiliser la RDC et a appelé le M23 à respecter les termes de la “Feuille de route de Luanda et à désarmer sans condition”.
Roger KAKULIRAHI