Kinshasa, 25 janvier 2024 : La nouvelle du mariage, début janvier, entre Pierre Kasambakana, 68 ans, pasteur de l’église primitive à Meda, une prétendue mineure, s’est répandue comme une traînée de poudre et a suscité l’émoi dans tout le pays.
Elle a conduit plusieurs associations de la Société civile de Kinshasa, à faire pression auprès du ministère du Genre Famille et Enfant afin de sévir.
D’après une dépêche de l’Agence Congolaise de Presse (ACP), l’homme de l’église a été déféré au Parquet près la Cour d’appel de la Gombe ce 22 janvier.
Ce n’est pas tout: à la même date, le père de la jeune fille fût mis également aux arrêts au Kongo central où il réside. Les deux se retrouvent actuellement à la Prison Centrale de Makala.
Dépêche.cd a approché l’un des membres des organisations de droits humains qui se sont constitués en partie civile dans l’affaire.
Maître Liévin Kabangula, cadre au sein de la Lizadeel, un organisme qui s’est spécialisé dans la defense devant les Cours et tribunaux des cas de violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants.
Pour Me Lievin, l’arrestation des coupables est une avancée dans la bonne direction. C’est pourquoi il se dit “partiellement satisfait”.
L’homme de la loi espère que des infractions graves soient retenues contre les deux hommes. D’abord contre le pasteur Kasambakana, l’infraction du viol (pour s’être marié contre une mineure, alors que la loi fixe le mariage à 18 ans), ainsi que du mariage forcé d’une fillette.
Contre le père de la fille, l’infraction du mariage forcé (pour avoir accepté la dot alors que sa fille n’a pas encore l’âge requis), mais aussi de participation au viol.
En conséquence, Maître Liévin Kabangula préconise qu’au cas où ils sont tous les deux reconnus coupables, que le pasteur Pierre Kasambakana soit déchu de sa qualité de pasteur pour immoralité : “l’infraction commise ne lui donne plus le droit de donner des leçons de morale à ses ouailles”. En plus, “que son église soit fermée par l’État”, ajoute-t-il.
Le coordonnateur de la Lizadeel ne s’arrête pas là. Il révèle que le procureur de la République recherche activement des preuves qui indiqueraient que le pasteur s’est « marié plusieurs fois » alors que la loi congolaise n’autorise que la monogamie.
Au père de Meda, la fillette « mariée » par le pasteur, la confirmation de ses infractions impliquerait, d’après Me L. Kabangula, qu’il sera “déchu de sa qualité de père de la fille”, il a démontré qu’il ne sait pas assumer ses responsabilités familiales, lequel rôle sera confié à un autre membre de famille plus capable que lui.
Marie-Thérèse KABUYA