Les élections générales de 2023 en RDC ont détérioré les relations entre l’Eglise et le pouvoir en place. Depuis le processus de la désignation du président de la CENI, à la proclamation des élections en passant par l’enrôlement des électeurs, les Eglises Catholique et Protestante se sont mises face contre les manœuvres du pouvoir pour exiger des élections libres, inclusives et apaisées.
“Celui qui se livre à la fraude n’habitera pas dans ma maison”.
La dernière déclaration de la CENCO s’ouvre par ce passage tiré du livre des psaumes 101,7 et s’attaque clairement à la fraude et aux irrégularités qui ont entaché les dernières élections.
Quelles sont les raisons qui ont conduit l’Eglise à dénoncer clairement toutes les manœuvres du pouvoir en place ?
Pourquoi les lieutenants du pouvoir s’attaquent-ils aux princes de l’Eglise, jusqu’aux insultes les plus vulgaires ?
Jamais dans les relations entre l’Eglise et l’Etat, les choses ne se sont passées de la sorte. Des insultes et des menaces de morts contre les prélats et les personnels des différentes institutions de l’Eglise.
« Nous avons subi des insultes, des menaces et même des tentatives de mort. Nos agents ont fait objet des graves pressions amenant certains d’entre eux à s’exiles. » déclare un membre de la CENCO qui a acquis anonymat. Et de continuer, une forte somme d’argent était mise en jeu pour convaincre certaines personnes parmi notre personnel pour fournir aux services d’intelligence les déplacements des évêques et leurs visiteurs de marque. Mais aussi de leur fournir des informations sensibles sur l’organisation de l’observation des élections par l’Eglise.
La dernière vidéo du journaliste ISRAEL MUTOMBO sur une prétendue réunion de l’opposition dans les bureaux du CEPAS et qui a fait un tolet et la preuve palpable de cette volonté manifeste du pouvoir à diaboliser l’Eglise qui ne fait que son travail prophétique. La plainte du CEPAS contre ce journaliste est un vrai test à l’impartialité de notre justice et à l’existence d’un Etat de droits.
Pour le pouvoir, l’Eglise s’est transformée en une plateforme de l’opposition, voulant à tout prix la favoriser. Ce que nous reprochons à l’Eglise est de se mêler de la politique. On doit à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.
Une répression à cause de leur fidélité à l’Eglise.
L’absence du Cardinal Ambongo, Evêque métropolitain de Kinshasa est l’une des réponses à la répression que subissent les membres des familles du personnel de l’Eglise qui avaient été sollicité par les organes du pouvoir pour servir d’agents doubles, amis qui par fidélité à l’Eglise avaient décliné cette offre et ont même dénoncé. Les enfants de l’un de nos agents ont fait objet d’un enlèvement à lors qu’ils revenaient de l’école. Heureusement pour eux, les jeunes du quartier, par leur bravoure et vigilance, sont parvenus à déjouer cet acte. On avait appris aussi avant les élections, plusieurs événements malheureux arrivés à l’Eglise : l’assassinat du père Pol Feyen à Masina et tant d’autres à travers la république.
L’EGLISE NE MERITE ELLE PAS MIEUX ?
Dans ce pays où la plupart de services publiques ne fonctionnent pas, l’Eglise est depuis la nuit de temps un partenaire privilégié. Ecoles, services médicaux et autres, sont depuis assurés par l’Eglise qui veille au bien être de ses fidèles et participe ainsi à œuvre salvatrice du CHRIST BON PASTEUR. Avec le pouvoir actuel, l’Eglise est devenue non pas un partenaire de développement mais plutôt un élément gênant dans l’exécution de son agenda. Défendre les intérêts des plus faibles en rappelant aux gouvernant leur rôle face aux gouvernés ne devait pas être conçu comme de l’ingérence. Les membres de l’Eglise sont avant tout congolais aux mêmes titres que les autres congolais et ne doivent sous prétexte de l’importe quelle logique, abandonner les faibles. Rien ne pourra empêcher l’Eglise à œuvrer pour le développement de tout homme et de tout l’homme.
Tribune de Papy Jean Kabengele, analyste politique