Bunia, 08 février 2024 – La situation alimentaire et humanitaire est très déplorable au site des déplacés Umoja de Kasenyi, une entité située dans le secteur de Bahema Sud, en territoire d’Irumu en province de l’Ituri.
Conséquence, plusieurs enfants, en majorité des écoles primaires, sont contraints d’abandonner leurs études et se donner plus au vol des biens de la population locale, notamment les poissons, les arachides et d’autres produits de commerce et champêtres.
Ce site se trouvant près du lac Albert, héberge à son sein plusieurs personnes déplacées, ayant fui le territoire voisin de Djugu, à cause des conflits armés. Ils ne savent pas chez qui recourir pour leur survie. Ces personnes dont le nombre exact n’a pas été révélé à dépêche.cd, vivent une situation alimentaire et humanitaire très compliquée dans ce camp, révèle Tepe Gombi Jean Floribert, président du site.
“Nous avons déjà passé six ans ici, nous ne faisons rien, nous sommes chômeurs. Il n’y a pas d’assistance, nous mourons de faim. Le manque de nourriture pose beaucoup de problèmes à nos enfants qui sont devenus des voleurs, ils font semblant d’aller à l’école. Au lieu d’étudier, ils s’en prennent aux biens des gens ici, parce qu’ils ne résistent pas à la faim”, a-t-il avancé.
Outre cette situation de la famine, ces personnes en état de prostration font également face à un sérieux problème pour enterrer leurs morts. Difficile d’avoir des planches et autres besoins nécessaires pour faciliter l’enterrement », affirme Tepe Gombi.
“C’est terrible ici quand quelqu’un meurt, petit ou grand, c’est du cadavre. Là nous sommes obligés d’avoir des planches, mais où ? Avant c’était l’honorable Angel Tabu Makusi qui nous aidait chaque fois que nous perdions les nôtres avec 100.000 FC, mais aujourd’hui non. Il semble qu’elle est fatiguée avec nous et même ces ONGs sont fatiguées avec nous”, poursuit-il.
Selon celui-ci, la seule solution c’est la “sécurité”, car cette dernière leur permettra un retour dans leurs villages respectifs. Occasion pour notre personne ressource d’appeler les élus du territoire de Djugu à réaliser leurs promesses faites lors de la campagne électorale ; celle de plaider pour la sécurité afin de faciliter leur retour.
“Nous n’avons rien à leur demander, notre souci c’est de retourner chez nous. On avons seulement besoin de la paix, ici nos champs sont dévastés par les vaches et les animaux sauvages. Notre souhait c’est de retourner chez nous, là on va vivre de notre manière. Merci parce que nos élus ont eu des voix, nous leur demandons de matérialiser les promesses qu’ils ont faites”, a-t-il conclu.
Signalons que le territoire Djugu vit ces derniers jours une accalmie. Néanmoins la peur persiste toujours dans le chef de la population, vus que les armes sont encore détenues par les personnes n’ayant pas des connaissances suffisantes sur leur manipulation.
Denis MUNGURIEK AN