Beni, 27 Février 2024- Deuxième jour de grève ce mardi 27 février 2024, des importateurs des produits pétroliers dans la ville de Beni, au Nord-Kivu.
Ces derniers protestent contre l’émission, par le Parquet près le tribunal de Grande instance de Beni, des mandats de comparution contre certains d’entre eux, accusés de fixation illicite des prix du carburant.
La grève impacte déjà plusieurs secteurs de la vie à Beni
Cette grève qui vise à s’opposer à la démarche du procureur, qui souhaite voir le prix du litre être fixé à 3800 FC, à l’encontre de l’intérêt de la population, cause déjà des conséquences néfastes sur plusieurs secteurs de la vie.
Dans le secteur de transport par exemple, le litre de carburant qui se vendait entre 3000 et 3500 FC est passé entre 4500 et 5000 Fc. Cette hausse impacte déjà sur le prix de transport. Certains conducteurs de moto taxis regrettent que cette hausse du prix du transport ne leur facilite pas une compréhension avec les clients sur le prix de la course.
“Il y a hausse du prix de carburant (…) De Matonge à Kilokwa, on taxait 1000 FC mais quand vous proposez au client 1500FC ou 2000FC, il n’accepte pas. Que l’Etat nous aide. C’est vraiment regrettable. Le prix du litre était en 3500FC, mais aujourd’hui il est passé à 4000 Fc, 4500 voire 5000FC. Nous apprenons que les pétroliers qui sont en grève on ne sait pas le pourquoi”, ont déclaré certains taximen.
Lors de sa ronde en ville de Beni, le reporter de Depeche.cd s’est également entretenu avec certains clients à leur descente sur motos au quartier Matonge. Ces derniers disent déjà éprouver des difficultés pour payer la course.
“Le prix du transport a haussé. On payait 1000FC mais aujourd’hui, on paye 1500 voire 2000FC. On prend le taxi pour nous faciliter le déplacement et pour qu’on ne soit pas en retard. J’ai quitté Matonge jusqu’à Kilokwa, le motard m’a taxé 2000FC. Que le gouvernement nous vienne en aide vraiment. Nous les clients, on souffre”, ont-ils indiqué.
Le commerce n’est pas reste
En ville de Beni, ce n’est pas seulement le secteur de transport qui est affecté par cette situation.Le secteur de commerce est aussi affecté par cette hausse de prix de carburant. Kavira Kalite, femme vendeuse des tomates et d’oignons, au marché de Beni, indique qu’elle éprouve déjà des difficultés pour assurer le transport de ses marchandises.
“Le prix du carburant a haussé. Le transport devient de plus en plus trop cher. Je ne sais plus déplacer mes marchandises. Mes tomates et oignons arrivent en destination après beaucoup de temps avec tout le risque de pourrir”, a-t-elle déclarée au micro de Dépêche.cd.
Pour le moment, les pétroliers ne semblent pas être prêts à lever leur mouvement de grève au cas où les mandats émis contre certains d’entre eux n’ont pas été annulés. Dans une correspondance, le maire de Beni, qui veut préserver “la paix sociale dans son entité” a demandé au procureur près le TGI de Beni, de sursoir d’abord sa démarche en attendant une solution palliative. Une requête qui visiblement reste sans suite.
Roger KAKULIRAHI