Kinshasa, 07 mars 2024 : Dans un communiqué parvenu mercredi 6 mars 2023, à Dépêche.cd, le comité international de la Croix-Rouge (CIR), note l’afflux des blessés dans les hôpitaux du Nord et Sud-Kivu. C’est suite au conflit armé qui sévit depuis plusieurs mois à l’Est de la RDC avec la guerre des M23-RDF.
Selon le document, au mois de février 2024, l’hôpital de Ndosho, à Goma, a reçu six fois plus des patients qu’à la normale, l’obligeant à doubler sa capacité d’accueil et à transférer d’autres patients vers l’Hôpital provincial de Bukavu. Le CICR indique que 40% d’entre eux ont été victimes d’artillerie lourde utilisée dans des zones urbaines, y compris à proximité des camps de déplacés dans les quartiers périphériques de Goma. Les équipes du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) sur le terrain notent que ces actes sont un signe d’un nouveau tournant dans le conflit en RDC, lit-on dans le document.
“J’ai vu un bébé qui a reçu un éclat d’obus dans l’abdomen, un bébé qui avait à peine 9 mois. Ça questionne sur l’humanité qui doit prévaloir dans les conflits armés et ça donne un aperçu très sommaire de cette catastrophe humanitaire qui afflige l’est de la RDC aujourd’hui”, a déclaré Robert Mardini, directeur général du CICR, lors d’une visite de cinq jours dans le pays, dans des propos recueillis par l’équipe de la communication du CICR.
Plus de 100 patients blessés par armes déjà transférés à Bukavu par le CICR
Dans le même communiqué, le CICR note que les blessés par armes affluent des infrastructures médicales souvent désertées par le personnel médical contraint de fuir les combats. Les combats affectent aussi selon la même source, des hôpitaux qui manquent cruellement d’équipement. Outre cette situation, le personnel, lorsqu’il reste présent, une fois débordé par des malades se voit obligé d’évacuer les patients vers d’autres villes, notamment Goma.
“Le CICR, en raison de la surcharge de blessés est contraint de les transférer vers Bukavu par bateau afin de désengorger l’hôpital Ndosho. A ce titre, 112 personnes blessées lors des affrontements ont été transférés de l’Hôpital Ndosho de Goma vers l’Hôpital provincial de Bukavu entre le 1er octobre 2023 et le 29 février 2024, structure également soutenue par le CICR”, lit-on dans le communiqué.
Cette situation d’insécurité fait monter le chiffre des patients qui était resté en 60 en 2023. Par exemple au cours du seul mois de février, 342 cas ont été documentés. Ce chiffre représente un nombre six fois plus dans une situation normale, a expliqué Roger Mburano, administrateur du projet chirurgical du CICR à l’hôpital de Ndosho.
Des blessures variées constatées chez les patients depuis la crise sécuritaire
Selon les professionnels de santé, des blessures constatées sont variées et multiples. Il y a des blessures abdominales, thoraciques, au niveau de la tête, et des blessures reçues au niveau des membres supérieurs et inférieurs, ajoute Roger Mburano, avant de conclure en déclarant.
“Nous recevons des blessés par armes et explosions de bombes, ainsi que par arme blanche”.
Disons que le CICR soutient le Centre hospitalier Ndosho à Goma depuis novembre 2012. Le CICR indique n’avoir Jamais fait face depuis cette date à un tel déferlement de violence le contraignant à revoir son dispositif à la hausse, en passant de deux à trois équipes chirurgicales. Cette mesure s’ajoute à celles déjà mises en place et qui incluent des donations de matériel et de médicaments, la formation du personnel, une aide financière, ainsi que la réhabilitation et l’aménagement de divers bâtiments.
Roger KAKULIRAHI