Kinshasa, 18 mars 2024- Le Cardinal Ambongo n’est pas d’accord à la levée du moratoire sur la peine de mort par les autorités congolaises. S’exprimant sur cette affaire au cours d’une émission sur la chaîne catholique Kto, il a soutenu que le rétablissement de cette sentence est un pas en arrière.
Pour lui, un gouvernement digne de ce nom et responsable ne peut pas aller dans cette direction pour, dit-il, sanctionner des personnes qu’il qualifierait de traîtres.
D’où sa craint de voir que cette mesure soit un moyen pour le gouvernement d’opérer des règlements de comptes surtout à ses adversaires politiques. Pour lui, si cette mesure devait s’appliquer, elle devrait être dirigée vers ceux qui sont au pouvoir.
“Je ne souhaiterais pas que l’on profite d’une notion floue de traîtres pour des règlements de comptes sur le plan politique. Nous devons d’abord nous mettre d’accord sur ce que signifie la notion de traître. Quand je prends la réalité de chez nous au Congo, mais les grands traîtres à la patrie, ce sont justement ceux qui sont au pouvoir. Dès lors qu’ils ne servent pas l’intérêt du peuple, c’est eux que l’on doit considérer comme traîtres. Parce qu’ils n’assument pas le rôle pour lequel ils ont reçu les charges, le service à la population”, a-t-il expliqué.
C’est depuis 2003 que la RDC avait décidé de muer la peine de mort à la peine capitale.
Cédric BEYA