Kinshasa, 25 mars 2024- A travers une correspondance adressée à Bil Hagerty, sénateur américain, Benjamin Runigi Ndayisaba, devenu citoyen américain depuis 2014 et membre de la communauté congolaise, convie cette autorité à plaider pour libération de son frère Emmanuel Kamanzi Runigi. Il a été interpellé le 19 mars à Goma et transféré après 3 jours au service de la détection militaire des activités anti-patrie, (Demiap), à Kinshasa. Une copie de ce document a été transmise ce lundi 25 mars à l’ambassade des USA, à Kinshasa.
Il présente son frère comme un homme d’affaires et leader de la communauté Tutsi de Goma. D’après son récit, son frère a été “injustement arrêté” après sa rencontre avec le gouverneur militaire du Nord-Kivu. A lui d’ajouter qu’auprès de cette autorité provinciale, il était allé s’opposer aux arrestations “arbitraires” dont sont victimes les membres de cette communauté.
“Les seuls motifs de l’arrestation de mon frère ne sont, comme beaucoup, d’autres congolais cibles par les services secrets (ANR, Police, Demiap) qu’en raison de son appartenance ethnique tutsi étiquetés à tort comme infiltré ou traîtres…. Son arrestation met en danger la vie de nombreux membres de la communauté Tutsi qui sont à la merci de ces actes de terreur en leur endroit. Mes inquiétudes sont aggravées par la récente levée du moratoire sur la peine de mort par le gouvernement de la RDC, qui pourrait s’appliquer à mon grand frère et à plusieurs centaines d’innocents victimes de discours de haine, de calomnie et de de vengeance”, lit-on dans cette correspondance.
Il craint que ce dernier soit une victime de plus de ce qu’il qualifie d’une “justice malade sans respect des lois”. Ce, notamment en faisant allusion aux récents propos du Chef de l’Etat qui a décrié le fonctionnement de l’appareil judiciaire.
Pour lui, le plaidoyer de cette autorité américaine pourrait notamment aboutir à la réexamination de son dossier, soit sa libération ou soit d’être déféré devant son juge naturel tout “en lui garantissant un procès équitable sur base des faits avérés et non sur des allégations infondées et surtout lui donner droit à une assistance légale”.
Outre le sénateur l’ambassade américaine à Kinshasa, cette correspondance a été également transmise au conseil d’état américain et au collectif des avocats tutsi, Hema et Banyamulenge.