Kinshasa, 01 avril 2024- Le Chef de l’Etat congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a accordé une interview au journal français “Le Monde”. Il est revenu sur plusieurs questions d’actualité, particulièrement la situation sécuritaire à l’est de la République démocratique du Congo.
A la question du Journal Le Monde sur sa promesse électorale de déclarer la guerre au Rwanda “à la moindre escarmouche”, alors que depuis cette déclaration, les rebelles du M23 ont continué de progresser et encerclent désormais Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, le Chef de l’Etat n’a pas tergiversé.
Pour Félix Tshisekedi, il y a eu une intense activité diplomatique, une allusion sans doute à la relance de la médiation du président angolais João Lourenço. Il a ainsi évoqué des pressions sur la RDC avant de prévenir.
“ Je n’emprunte pas la voie de la paix par faiblesse, mais c’est la voie de la dernière chance, au-delà de laquelle nous répondrons aux escarmouches parce que nous en avons les moyens”, a-t-il martelé.
Ce, avant de revenir sur son refus de négocier avec les insurgés du M23 et son exigence de pourparlers directs avec le président rwandais Paul Kagame. Pour le président congolais, cela dépendra des démarches en cours.
Quid de l’absence de progrès dans les opérations militaires
Pour le Président de la République, “c’est peut-être le cas sur certains axes mais sur d’autres, nous les repoussons”.
Il a évoqué à cet effet la présence sur terrain de “deux sociétés militaires étrangères privées que ses détracteurs qualifient de mercenaires et l’utilisation de wazalendos – les milices armées qu’il qualifie de “vaillants guerriers”.
Au sujet des mercenaires, il a indiqué qu’ils se battent et sont payés pour ça. Tandis que les sociétés d’instructeurs renforcent les capacités sur le terrain. Et sur le second, le président rétorque : “certains d’entre eux ont vu leurs parents se faire violer, d’autres se faire massacrer ou décapiter. Ce ne sont pas des gens qui raisonnent comme vous et moi. Mettez-vous à leur place un seul instant. Ils se défendent avec tout ce qu’ils ont pour le faire. (…) Vous les jugez en disant qu’il y a des normes internationales. Mais ils sont dans un tel état d’esprit qu’ils n’obéissent plus à rien, y compris à nous-même”.
La Rédaction