Kinshasa, 4 avril 2024- La réaction du gouvernement congolais aux propos du Cardinal Catholique Fridolin Ambongo tenus lors de la célébration de la Pâque n’a pas tardé à arriver. Le porte-parole et ministre de la communication a condamné ces déclarations qualifiées d’extrêmement graves, estimant par ailleurs que ces dernières s’apparentent à un soutien moral aux forces négatives qui peuvent prendre les armes pour tuer des congolais.
“Ce sont des propos extrêmement graves venant d’un chef religieux de son acabit. Pourquoi je l’ai dit ? Parce que, quelles que soient les raisons, et en plus c’était une messe pascale, la fête la plus importante des chrétiens, on ne peut pas soutenir des Congolais qui veulent prendre des armes pour tuer des Congolais afin d’accéder au pouvoir, alors qu’on a fait le choix de la démocratie”, a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement lors d’un briefing presse.
A lui d’ajouter :“J’espère que le Cardinal doit clarifier ses propos puisque ces aventuriers visent notamment à tuer d’autres fidèles catholiques qui sont sous sa juridiction et bien d’autres encore. Donc, on a besoin de savoir ce que nous voulons construire comme République”.
Dans sa désapprobation, Patrick Muyaya a estimé que le Cardinal a emboîté également le pas de Monseigneur Donatien Nshole soutenant ceux qui sont capables de renverser le régime par la force.
“C’est inquiétant lorsqu’on se souvient des propos tenus par Mgr Donatien Nshole, je le cite, où on avait besoin d’un courageux. Est-ce que le fameux courageux a été trouvé par l’Église catholique ? Parce qu’il ne faut pas faire d’amalgame et pour qui on a besoin de légitimer, parce que les mots du cardinal, j’espère qu’il fera une clarification, peuvent être perçus comme un encouragement, comme un soutien moral à ceux qui choisissent de prendre les armes pour penser conquérir le pouvoir, alors que nous sommes dans un cycle depuis 2 ans qui veut que nous puissions sortir de cela”, a ajouté Patrick Muyaya.
Il y a lieu de rappeler que lors de la célébration eucharistique du 30 mars, le Cardinal Ambongo a accusé le pouvoir d’être trop passif à la souffrance du peuple congolais meurtri par l’insécurité. A l’en croire, ces autorités ont des préoccupations ailleurs, loin de l’intérêt général du peuple congolais.
Ce qui dans son entendement, pousse plusieurs compatriotes à rejoindre des groupes armés notamment l’AFC pilotée par l’ancien président de la CENI Corneille Nangaa (AFC), mais aussi le M23.
Cédric BEYA