Kinshasa, 14 juillet 2024- Certains prisonniers au camp de détention de Luzumu, dans la province du Kongo central indiquent avoir passé plus de 24 ans, d’autres affirment avoir apuré totalement leurs peines mais sans jamais bénéficier d’une quelconque décision de justice.
“Nous avons plein de douleurs dans nos cœurs. Nous sommes ici avec des condamnés à mort, à perpétuité, à des peines capitales. Nous avons ceux qui sont condamnés pour association de malfaiteurs et viol. Parmi nous, il y a ceux qui ont plus de 24 ans ici. On ne sort pas et aucun mouvement ne se fait ici. Mais nous allons attendre que le ministre est allé dans une prison quelconque, ensuite suivra des libérations mais chez nous rien du tout”, a déclaré un prisonnier.
Face au ministre d’État de la justice Constant Mutamba qui a effectué son premier déplacement hors de la capitale, samedi 13 juillet, pour s’imprégner des conditions de vie dans cette maison carcérale, ces prisonniers ont exprimé leur désir d’avoir un regard soutenu des autorités compétentes.
Ils sollicitent notamment la diminution de peine, la grâce présidentielle, libération conditionnelle ou des acquittements pour ceux qui les méritent.
Une demande reçue par le ministre qui a indiqué que la commission mise en place pour le désengorgement des prisons va se pencher sur le dossier pour un examen au cas par cas. Ce, avant d’inviter les prisonniers de rester disciplinés.
“Sachez que vous êtes des hommes comme tout le monde. Le chef de l’État qui nous a nommés et la Première ministre nous ont envoyé pour venir s’imprégner des conditions dans lesquelles vous vivez ici. Sachez que autant vous êtes condamnés autant vous avez aussi vos droits. Le rôle ou la mission de l’État est de veiller à ce que vos droits ne soient pas violés. Nous allons vérifier au cas par cas ceux qui peuvent bénéficier de la libération. Déjà à partir de la semaine prochaine la commission que j’ai institué va examiner le dossier au cas par cas pour nous faire rapport que nous allons transmettre au Chef de l’État”, a rassuré le ministre d’État de la justice.
Par ailleurs, Constant Mutamba a apprécié les conditions carcérales dans ce camp de détention de Luzumu. Il est doté d’un hôpital, d’un depot de produits pharmaceutiques, d’un terrain de foot, de basket, d’un atelier de couture ainsi qu’un orchestre musical.
Cédric BEYA
