Kinshasa, 18 juillet 2024- “La cour pénale Internationale (CPI) n’est pas une solution pour les problèmes actuels de la République démocratique du Congo”, tel est l’avis du professeur de droit Luzolo Bambi. Il l’a déclaré au cours d’une interview accordée à la presse le 17 juillet, à l’occasion de 26 ans d’existence de cette juridiction internationale, créée en 1998.
Sans nier les efforts de la CPI dont certains actes ont été salutaires pour la RDC dans le cadre de la lutte des crimes de guerre, contre l’humanité, cet ancien ministre de la justice estime qu’aujourd’hui, elle est quelque peu limitée notamment par le mode de son fonctionnement interne.
Pour cela, mort dans l’âme, pensant à l’accroissement du fossé d’impunité passant 6 à 10 millions de morts, il souligne qu’il faut désormais compter sur la justice congolaise notamment avec la justice transitionnelle.
“Partant du principe du fonctionnement de la CPI qui consacre la primauté des juridictions nationales, la solution aujourd’hui, c’est de compter sur la justice congolaise et la demander de prendre en charge toute cette situation des atrocités et de tous ces crimes qui se commettent. La justice congolaise le fera dans le cadre de la mise en place d’une politique nationale de justice transitionnelle. Cette forme de justice va permettre un peu au Congo de sortir de ce cycle de violence”, a soutenu Luzolo Bambi.
L’homme de la tolérance zéro reste convaincu que l’implémentation de la justice transitionnelle avec ses 4 piliers dont la vérité, les poursuites, la réparation et les réformes permettront aux congolais de retrouver surtout la paix et la cohésion nationale. Il salue le Chef de l’État Félix Tshisekedi d’avoir déjà commencé à implémenter cette justice transitionnelle notamment lors de son discours à Genève.
Le premier pilier passe notamment par l’établissement des commissions vérité et réconciliation nationale ou provinciale.
“Il reste pour le moment que les institutions judiciaires congolaises soient en ordre de bataille pour pouvoir résorber cette criminalité. Les poursuites judiciaires, c’est-à-dire créée une juridiction spéciale. Fort heureusement pour les réparations la loi sur le Fonarev, la loi sur l’indemnisation est devenue opérationnelle avec l’appui de la distinguée Première Dame. Donc je peux dire que plutôt que de regarder le problème à la CPI cherchons des solutions congolaises”.
En clair, le professeur Luzolo Bambi révèle que toutes ces solutions congolaises sont reprises dans un rapport du comité scientifique d’experts.
“Un rapport de 300 pages. Lequel rapport montre le chemin pour la justice congolaise de prendre en charge ce fossé d’impunité”.
Faisant également partie des membres de ce comité, il a annoncé la publication de ce rapport dans les jours avenirs.
Cédric BEYA