Kinshasa, 30 août 2024- Alors que les autorités congolaises ont salué l’aboutissement du processus de rééquilibrage du programme Chino-congolais avec à la clé une enveloppe de 7 millards de dollars à injecter dans les infrastructures, le journaliste d’investigation Mills Tshibangu, de son côté, estime par contre que l’État est sorti perdant dans ces négociations.
Il promet de diffuser dans tout prochains jours un nouveau documentaire intitulé “Dans les couloirs sombres de la Gecamines”, où il compte dévoiler les failles commises par le comité congolais délégué pour cette révisitation.
A l’en croire, le premier fautif est le Chef de l’inspection générale des finances (IGF) Jules Alingete qu’il accuse d’avoir mis l’État congolais sur une fausse piste au dépourvu de ses intérêts.
“Il fallait rééquilibrer parce qu’on a supposé que la Sicomines ne payait pas à l’État ce qu’elle lui devait. Maintenant qu’est-ce qui s’est passé. Un, il y a eu un comité de rééquilibrage qui a été installé. Je vais vous citer les noms de membre dans le documentaire. Ils ont reçu 28.450 millions de dollars à peu près. J’ai des preuves qui démontrent que c’est la Sicomines qui a payé cet argent à ce comité. Je vais vous montrer dans le document, où l’IGF écrit à la Sicomines pour qu’elle paie le comité. C’est à dire que l’Etat congolais se sent léser par le comportement de Sicomines qui vole tous les ans, l’État congolais met les agents pour rééquilibrer les termes de leur contrat mais l’IGF demande à Sicomines de payer ce comité. Qu’on appelle ça quoi? Est-ce que les gens qui ont été payés par Sicomines feront-ils bien leur travail sans qu’il y ait conflit d’intérêts”, s’est-il interrogé.
Dans sa démarche de prouver que l’État est perdant dans ce contrat, il note que la somme de 7 millards gagné par la RDC est payable sur une durée de 15 à 17 ans, soit à près de 470 millions par an. D’après lui, cette somme est inférieure à ce que la Sicomines payé comme à la DGI puisque qui, du reste l’a exonéré de toutes les taxes.
“Vous allez vous rendre compte que l’Etat congolais est perdant parce qu’au moment où je vous parle la DGI, les chinois l’ont dit parce que nous payons beaucoup d’argent, il faut nous exonérer avec les taxes. Si nous allons à la DGI nous lui posons la question de savoir combien cette société lui payait en taxe, nous allons voir que ce montant est plus élevé que celui qu’il nous paie en une année. Normalement, si on n’avait pas gagné les 7 millards qu’on reste avec les taxes que les chinois nous paient, ne prenons beaucoup d’argent. Mais dans les 7 millards étalés sur plusieurs années l’État congolais est perdant. Vous voyez le travail qu’il nous ont rendu de l’argent qu’ils ont bouffé? C’est de donner des avantages aux chinois. Les chinois qui nous voulaient, continuent à nous voler, continuent à mal nous payer parce que nos inspecteurs ont été payés par les chinois”, fait-il remarquer.
Toutefois, il compte avant de publier son documentaire avec, dit-il, toutes les preuves irréfutables de son enquête, d’écrire à toutes les personnes citées faisant partie de la magouille pour avoir leur version de faits.
Il convient de noter que la RDC avait négocié, il y a 16 ans, un contrat avec le Groupe d’entreprises Chinoises (GEC) prévoyant l’octroi de gisements de cobalt et de cuivre en échange de la construction des infrastructures. En 2023, le chef de l’État Félix Tshisekedi estimant qu’il ne profitait pas aux intérêts congolais avait demandé sa révisitation.
Cédric BEYA