Mambasa, le 25 Octobre 2024- Félix Tshisekedi, le Chef de l’État RD congolais, a relancé lors de son meeting, mercredi 23 octobre, à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, le projet de la révision Constitutionnelle en 2025. Dans son discours, il a informé de la mise en place dès l’année prochaine, d’une commission nationale multisectorielle en charge de proposer une nouvelle constitution adaptée, selon lui, aux réalités congolaises.
Le Chef de l’État estime que l’actuelle Constitution a été rédigée à l’étranger et par des étrangers. Cette annonce vient donc confirmer les propos déjà controversé de son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui avait peut avant lancé officiellement cette campagne en faveur de la révision de la constitution au pays.
Le projet suscite déjà des vives réactions
Au sein de la classe politique, l’opposition et une partie de la société civile ne sont pas d’accord. Ces structures accusent l’actuel président de chercher à s’éterniser au pouvoir étant donné que l’unique question qui est dans tous les esprits des congolais est celle de la limitation du nombre de mandats. Prince Epenge, porte-parole de la plateforme d’opposition Lamuka, cité par Rfi.fr, met le chef de l’État en garde contre une tentative de vouloir s’éterniser au pouvoir.
“En dépit de la guerre d’agression qui déchire l’Est de notre pays, de l’extrême pauvreté qui étouffé des millions de Congolais, du chômage de masse et des détournements de millions si ce n’est de milliards de dollars, M. Tshisekedi fait du changement de la Constitution sa priorité au détriment des vraies questions prioritaires auxquelles il faut donner solution […]. Le peuple avait dit non à la modification ou au changement de la Constitution sous Joseph Kabila. Le peuple est prêt à dire non sous Monsieur Félix Tshisekedi Tshilombo” a-t-il déclaré.
La CENCO ne reste pas indifférente
La Conférence nationale épiscopale du Congo (Cenco) n’a pas tardé de réagir à cette situation. Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de cette structure s’est dit encore confiant étant donné qu’il ne s’agit que d’un projet. Le religieux, s’est appuyé sur les conclusions de la dernière réunion de sa structure avec le chef de l’État sur cette question en juin dernier.
D’après lui, “le chef de l’État avait très bien réagi en disant d’abord que ce n’était pas une question pressante. Il est même allé plus loin en disant que dans le contexte sociopolitique actuel, ce ne serait pas indiqué. Et puis, il a aussi ajouté qu’il n’a pas l’intention de s’éterniser au pouvoir. Mais entendre les discours des ténors de sa famille politique et l’évolution de la chose, c’est un peu préoccupant”, dit-t-il.
Les articles visés
Parmi les articles visés par cette révision de la constitution, figure l’article 220 qui prévoit qu’un président congolais ne peut pas effectuer plus de deux mandats de cinq ans. Cet article déjà “verrouillé” car n’ayant pas été touché lors des précédentes révisions nécessiterait un référendum et pas une simple révision. D’ailleurs dans son discours le chef de l’État a laissé attendre que cela dépendrait de la volonté du peuple.
Sur des réseaux sociaux, des congolais s’expriment
Des réactions n’ont pas tardé après l’annonce du chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi. Sur le réseau social Twitter aujourd’hui X, des réactions vont dans les deux sens selon la couleur politique du réacteur. Nombreux congolais notamment de l’Est invitent le chef de l’État à se pencher sur la question sécuritaire préoccupante que de s’atteler sur une révision constitutionnelle.
En reponse aux nombreuses publications des internautes, Clovis Mutsuva, l’un des leaders de Beni, au Nord-Kivu, va loin jusqu’à dire que les congolais sont prêts à mourrir pour bloquer ce projet. Katumbiste, depuis son entrée en politique, ce dernier déclare que si le président ne jure que par cette révision, ”il marchera sur les cadavres des congolais” fin de citation.
Roger KAKULIRAHI