Mambasa, 23 Novembre 2024- Mikuha, en Kinande langue locale de Beni-Butembo (les os en français, Ndlr), est cet ancien bastion des combattants d’Allied Democratic Forces (ADF), situé dans la partie Est de la ville de Beni, près de la rivière Semuliki, dans le Mayangose, au Nord-Kivu, aujourd’hui viable pour la population civile.
La vie a repris dans cet ancien bastion quelques mois après da reconquête par les forces armées congolaises qui y contrôlent aujourd’hui jusqu’à plus de 10 kilomètres carrés après y avoir délogé les djihadistes ougandais de l’ADF. C’est depuis 2019 que des civils s’y vivent pour leurs travaux des champs, espérant recréer leur économie tombée en faillite suite à ce conflit armé
Origine du nom Mikuha
D’après des témoignages recueillis par notre confrère Trésor Kapepela Benjamin, de la RTGB, le nom Mikuha a été attribué a ce lieu suite au nombre d’ossements humains qui y étaient retrouvés après sa reconquête par des éléments des forces armées congolaises FARDC, en 2019. En effet, des ADF avaient selon ces sources exécutés nombreux citoyens dans ce bastion, situé à l’est de Beni-ville, non loin d’un autre ancien bastion Kididiwe, aussi ouvert à la population. Les personnes exécutées étaient en majorité enlevées sur la route Beni-Kasindi et dans nombreux quartiers périphériques de la ville lors des différentes incursions.
Les habitants sécurisés par des éléments FARDC
Après la conquête de cet ancien bastion des combattants ADF, des éléments FARDC, ont érigé un camp militaire dans ce bastion. C’est grâce à cette position des militaires FARDC, que les civils vivent dans cet ancien bastion depuis des nombreuses années. Aujourd’hui, 5 ans après sa conquête, Mikuha, ressemble a un village qui n’a jamais été attaqué par des ADF. C’est notamment grâce aux activités qui s’y déroulent quotidiennement. Des habitants qui y vivent pratiquent des activités champêtres et commerciales sous la protection des militaires FARDC. Sur place on peut, y voir des Kiosques de commerce et d’autres activités.
Une franche collaboration civile-militaire
Depuis 5 ans maintenant, des habitants exécutent des travaux champêtres dans cette zone. Cela sous la sécurisation des FARDC, qui ont délogé des ADF dans ce bastion. Sur place, c’est une franche collaboration entre les FARDC et des civils qui s’observe. Cette collaboration permet la consolidation de la paix reconnaissent certains d’entre les habitants.
Le défis reste encore grand pour mettre fin au phénomène ADF en RDC
Disons qu’en dépit des efforts mis en oeuvre par les autorités militaires et politiques, qui ont associés des autorités ougandaises, la RDC n’est jamais parvenue à stopper la menace djihadiste. Aujourd’hui, ce phénomène s’est répandue jusque dans les territoires de Lubero, Irumu et Mambasa qui étaient jusque-là non touchés. L’année qui s’achève des centaines de civils ont été tués à la machette ou à l’arme à feu par les ADF, alors que d’autres demeurent introuvables. Des maisons ont été incendiées et des biens pillés.
Ces atrocités poussent nombreux habitants craignant pour leur sécurité de se diriger vers des milieux urbains jugés sécurisés à Beni ville et Butembo. Et, c’est à la belle étoile que la plupart des déplacés de ce conflit armé passent leur nuit ou mènent encore une vie pénible dans des familles d’accueil, dans des grandes agglomérations.
En réaction, les forces vives qui se plaignent toujours de la situation recommandent au gouvernement congolais de réfléchir sur des mesures plus dissuasives pour imposer la paix dans la région. C’est notamment, le lancement des opérations conjointes FARDC-UPDF dans toutes les zones sous menace des ADF depuis le début de cette annonce qui s’achève.
Roger KAKULIRAHI