Kinshasa, 20 septembre 2024- Plusieurs élus du Grand Kivu se disent indignés de l’absence du débat qui a caractérisé la plénière du jeudi 18 septembre. Celle-ci était consacrée à l’examen du projet de loi sur la prorogation de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et Ituri.
Pris de colère, l’élu du Sud-Kivu Justin Bitakwira estime qu’étant concernés par cette situation sécuritaire, il aurait fallu qu’on les laisse s’exprimer afin de proposer des solutions devant être prises en compte pour mettre fin à la guerre dans cette partie du pays.
“Nous insistons que dans les jours qui viennent si on ne nous écoute pas, notre présence ne se justifie plus au sein de cette Assemblée nationale, nous chercherons un lieu où nous allons discuter sur notre sort et le sort de notre peuple. Nous sommes sérieux, nous insistons, très sérieux”, a-t-il déclaré en colère.
Il a également interpellé le Chef de l’État afin que lui aussi à son niveau puisse prendre en considération leurs avis sur cette crise injustement imposée à la RDC par le Rwanda.
“On ne traite pas un malade sans l’entendre se plaindre. On nous interdit de nous plaindre, nous qui subissons la guerre. Et c’est ici le moment de dire au Président de la République qu’il a intérêt de nous écouter pour que cette guerre prenne fin. Si aujourd’hui vous allez en Ituri, au Nord-Kivu et même au Sud Kivu, vous organisez un référendum par rapport à l’état de siège, 100% ça sera non à l’état de siège. Et on organise le référendum fermons les frontières avec le Rwanda ça sera 100% oui pour la fermeture des frontières avec le Rwanda”, a-t-il dit.
Aussi, Justin Bitakwira désapprouve le fait que les leaders de cette région soient écartés des discussions devant concourir au retour de la paix dans l’Est du pays.
“Même dans les négociations qui se tiennent que ça soit à Luanda, à Nairobi ou ailleurs quand nous voyons les délégués qui nous représente comme RDC sans la présence des leaders de l’Ituri, Nord-Kivu ou du Sud-Kivu, nous sommes indignés”.
Dans ce groupe, le député national Willy Mishiki qui s’oppose également à la prorogation de l’état de siège, soutient que ce régime spécial à démontrer ses limites 3 ans après son instauration, le 21 mai 2021.
“Aucune ville n’a été récupérée depuis que l’état de siège existe. Et c’est malheureux lorsqu’on présente une proposition de loi qu’on ne donne pas l’occasion aux députés que nous sommes de pouvoir en discuter”, a-t-il fustigé tout en mettant en garde qu’ils vont sécher les plénières si cette pratique continue.
Cédric BEYA