Kinshasa, 15 décembre 2024- Les États Généraux du Portefeuille, tenus pendant cinq jours au Centre Financier, ont rassemblé plus de 200 participants issus des sphères politique, économique, scientifique et professionnelle. Objectif : établir un diagnostic précis et formuler des recommandations pour améliorer la gestion des entreprises publiques congolaises, des entités qui jouent un rôle central dans le développement socio-économique du pays.
Un Secteur au Potentiel Sous-Exploité
Selon le Ministère du Portefeuille, la RDC compte environ 70 entreprises publiques couvrant des secteurs stratégiques comme les hydrocarbures, les mines, les transports, l’énergie, et les télécommunications. Toutefois, nombre de ces entreprises sont en difficulté. Par exemple, en 2022, seules 35 % d’entre elles étaient rentables, et certaines ont accumulé des dettes dépassant les 500 millions USD.
Un Diagnostic Complet pour des Solutions Durables
Les discussions ont permis d’identifier plusieurs problématiques clés :
1. Gouvernance défaillante : Environ 60 % des entreprises publiques souffrent d’une gouvernance inefficace due à l’absence de transparence et de redevabilité. Mais aussi, à cause de la qualité des managers et des conflits récurrents entre les organes de gestion.
2. Sous-capitalisation : Près de 70 % des entreprises ne reçoivent pas les financements nécessaires pour moderniser leurs infrastructures. Pire, après les transformations, il n’y a pas eu de recapitalisation de la part de l’état propriétaire, rendant ces entreprises sans le sous, et les livrant à la merci des banques commerciales pour ne fonctionner que par des instruments bancaires mis à disposition à des conditions difficiles.
3. Endettement chronique : Les dettes accumulées empêchent ces entreprises d’investir dans leur croissance.
Ces chiffres soulignent la nécessité d’une refonte structurelle pour assurer la viabilité et l’efficacité des entités publiques.
Le Leadership de Jean-Lucien Bussa
Depuis son arrivée au Ministère du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa an mis en place une série de réformes visant à aligner les entreprises publiques avec la vision du Président Félix Tshisekedi. Cette vision consiste à faire des entreprises publiques de véritables vecteurs de croissance économique. En cette année seulement, le ministère a lancé des audits dans plus de 20 entreprises publiques pour identifier les faiblesses structurelles et proposer des solutions concrètes. Mais aussi, le ministre an mis en place des circulaire pour limiter les responsabilités des différents organes de gestion pour éviter les télescopages et a exigé aux entreprises la mise en place des plans stratégiques sur 5 ans.
L’Impact des Entreprises Publiques sur le Quotidien des Congolais
Les entreprises publiques congolaises touchent tous les aspects de la vie quotidienne. Par exemple :
• La Régie de Distribution d’Eau (REGIDESO) dessert environ 25 % de la population urbaine, mais des investissements supplémentaires sont nécessaires pour couvrir les besoins croissants.
• La Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP) est cruciale pour le commerce extérieur mais aussi le mouvement des populations entre provinces, mais elle fonctionne à 40 % de sa capacité nominale en raison de l’obsolescence des équipements.
• COBIL SA, dans le secteur des hydrocarbures, joue un rôle majeur dans la distribution de carburant et pourrait augmenter sa part de marché grâce a une recapitalisation de l’état mais aussi le paiement des créances détenues par ce dernier.
Engagement du Gouvernement
Lors de la clôture des travaux, la Première ministre Judith Suminwa, représentant le Chef de l’État, a assuré que les recommandations issues de ces assises seront mises en œuvre pour améliorer les performances des entreprises publiques. Parmi les actions envisagées :
1. Renforcement de la gouvernance par la digitalisation des processus de gestion;
2. Augmentation de la capitalisation pour permettre aux entreprises de moderniser leurs infrastructures;
3. Choix et Suivi rigoureux des mandataires pour garantir une gestion transparente et performante.
Conclusion
Les États Généraux du Portefeuille marquent une étape cruciale pour revitaliser les entreprises publiques congolaises. Avec une mise en œuvre efficace des recommandations, ces entités peuvent devenir des piliers de la croissance économique nationale, contribuant directement à l’amélioration des conditions de vie des Congolais. La volonté affichée par le gouvernement et les réformes initiées par le ministre Jean-Lucien Bussa augurent d’une nouvelle ère de performance et de transparence, et ce selon la vision du Chef de l’état.
Jean Thierry Monsenepwo
Président du conseil d’administration de COBIL
