Kinshasa, 21 février 2023- Le Ministre des finances Nicolas Kazadi a estimé que face à la pression sur le taux de change qui s’observe actuellement sur le marché, il revient au congolais d’adopter d’abord dans leur esprit la dedollarisation pour y faire face.
Au cours d’un briefing presse co-animé avec son collègue de la communication, lundi 20 février, au tour de sujet “Etat des finances publiques en 2022, perspectives économiques 2023 et comportement du franc congolais sur le marché de change”, l’argentier national a ensuite indiqué qu’il faudrait également produire et consommer congolais pour réussir ce pari.
“Si vous voulez que l’économie soit moins vulnérable à la variation du taux de change, d’abord, il faut se dedolariser dans la tête et ensuite il faut produire et consommer congolais. De ce pont de vue là, nous avons encore un long chemin à parcourir parce que la majorité des produits que nous consommons est importée et qu’il faut inverser ça et on a la possibilité de le faire”, a-t-il indiqué.
S’agissant de la fluctuation observée ce dernier temps, le ministre a fait savoir que cela est dû notamment à une option levée de payer les dépenses intérieures uniquement en franc congolais.
“En janvier 2023, il y a eu une certaine dépréciation que nous cherchons d’ailleurs à juguler, à contrôler. Nous nous rendus compte que l’un des éléments que nous avons l’habitude de payer un peu en franc congolais, un peu en devise pour des dépenses intérieures, mais vers le dernier trimestre, nous avons pris l’option de tenter que de le faire en franc congolais là où pouvons faire en franc congolais. Parce que nous voulions dedolariser et nous pensons que le marché est maintenant conscient que nous avons la réserve et qu’on peut faire confiance à la monnaie nationale sans se tourner vers le marché de change”.
A lui de reconnaître : “Malheureusement, ça n’a pas était pas suffisant. Et donc tous les francs congolais qu’on a payé dans le cadre des équilibres macroéconomique, qu’on a payé dans le dernier trimestre, beaucoup se sont reportés sur le marché de change et c’est pour ça qu’en janvier on a senti cette pression”, a expliqué Nicolas Kazadi.
Par ailleurs, il a indiqué que dans le contexte actuel, l’économie congolaise se trouve dans un régime de change flottant. Pour lui, la fluctuation du taux est un peu normal. Par contre, il a prévenu qu’il faut éviter que les variations soient importantes.
“Généralement, on dit quand c’est supérieure à 6%, ça devient problématique mais lorsque ça reste dans cette fourchette c’est plutôt normal”, a-t-il conclu.
Sur le marché, le franc congolais se change à 2.180 FC voire 2.200 FC pour 1 dollars. En 2022, 1 dollars équivalait à 2.000 FC.
Cédric BEYA