Kinshasa, 22 septembre 2021- La nouvelle sur l’interpellation par les services de sécurité, du journaliste Sosthène Kambidi a défrayé la chronique dans la soirée de lundi 20 septembre. Dans un article publié par AFP, il ressort que le précité était interrogé mardi comme témoin, à propos d’une vidéo du meurtre de deux experts des Nations unies en mars 2017 dans le centre de la République démocratique du Congo.
“Sosthène Kambidi, correspondant de l’AFP et du média congolais en ligne Actualite.cd à Kananga, chef-lieu du Kasaï-central, a été arrêté à Kinshasa dans sa chambre d’hôtel dans la nuit de lundi à mardi. En fin d’après-midi mardi, il était interrogé en visio-conférence par le mécanisme de suivi des attentats des Nations unies comme renseignant (témoin, ndlr) parce que son nom a été cité par deux autres témoins”, a déclaré à l’AFP un haut responsable du parquet militaire congolais.
Et d’ajouter : “Pour la justice militaire congolaise, le journaliste Sosthène Kambidi est un renseignant important parce qu’il a été parmi les premières personnes qui détenaient la vidéo du meurtre de Zaida Catalan et Michael Sharp”.
Pour ce haut magistrat, le journaliste “doit dire à la justice qui lui a remis la vidéo, comment il l’a obtenue”, a insisté la source. “Était-il témoin direct? Était-il en contact avec ceux qui avaient tué les deux experts? Était-il lui-même acteur?
A la question de savoir ce que fera le parquet militaire si le journaliste refuse de livrer ses sources, le haut magistrat a refusé de faire des commentaires.
Rappelons que le 12 mars 2017, l’Américain Michael Sharp et la Suédoise d’origine chilienne Zaida Catalan, deux jeunes experts missionnés par l’ONU pour enquêter sur des violences dans la région du Kasaï (centre de la RDC), ont été tués.
Une trentaine de personnes sont accusées d’avoir participé à ce meurtre. Mais le procès ouvert le 5 juin 2017 piétine. L’ONU a désigné un expert judiciaire pour accompagner la justice militaire congolaise.
Selon la version officielle des autorités de l’époque, Michael Sharp et Zaida Catalan ont été tués par des miliciens de la secte Kamuina Nsapu, alors en guerre contre l’armée régulière. Le conflit a fait 3.400 morts et des dizaines de milliers de déplacés entre septembre 2016 et mi-2017 dans la région du Kasaï.
La Rédaction